Le Soldat bleu (Soldier Blue) est un très bon western réquisitoire réalisé par Ralph Nelson, écrit par Théodore V. Olsen d’après son roman Arrow in the Sun... qui met en scéne l'histoire tragique du massacre de Sand Creek par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado... qui ont assassinés beaucoup de femmes et d'enfants d'un village de Cheyennes et d'Arapahos installé sur les plaines orientales... sous les yeux de Honus Gent (joué par le très bon Peter Strauss... un acteur qui fera par la suite beaucoup de télévision dont dans la série Le Riche et le Pauvre ou il joue Rudy Jordache) un jeune soldat fraîchement incorporé et Cresta Maribel Lee (jouée par la lumineuse Candice Bergen) une blanche jadis enlevée par les Cheyennes, relâchée par le chef de la tribu (qui l'avait prise pour femme), dans le but de rejoindre son fiancé, un officier d'état-major... Un grand western réquisitoire ou la violence insoutenable de certaines scènes caractérise ce film où, pour la première fois, la cavalerie américaine y est montrée, non plus comme une armée de héros, mais comme une meute de barbares cruels, lâches et sanguinaires. Le ton nettement anti-belliciste du film s'inscrit en outre dans un contexte où la guerre du Vietnam, vécue au quotidien à travers les reportages télévisés, provoque de vives contestations au sein de l'opinion américaine (Le massacre de Mỹ Lai, survenu durant la guerre du Viêt Nam, a été perpétré le 16 mars 1968 par des soldats américains contre plusieurs centaines de civils vietnamiens, dont beaucoup de femmes et d'enfants)... Un grand western réquisitoire ou on trouve aussi le grand Donald Pleasence et John Anderson qui joue le Colonel Iverson (alias colonel John Chivington dans la veritable Histoire) réalisé sans concession par le cinéaste Ralph Nelson (La Bataille de la vallée du diable) qui rejoint en quelque sorte le Little Big Man d'Arthur Penn (La bataille de Little Big Horn, une bataille qui opposa les 647 hommes du 7e régiment de cavalerie de l'armée américaine du lieutenant-colonel George A. Custer à une coalition de Cheyennes et de Sioux rassemblés sous l'influence de Sitting Bull...) dont on parle dans Le soldat bleu.