Je n'attendais rien de ce Solo, si ce n'est le risque d'abimer le mythe, lui enlever son mystère. C'était toute la force de ce personnage que Disney avait pris soin de tuer dans le VII pour finalement le faire revivre dans un prequel.
D'abord, le choix de l'acteur est plus que discutable. J'aurais préféré Anthony Ingruber dejà jeune sosie d'Harrison Ford dans 'Adaline'. Alden Ehrenreich fait le boulot avec le sourire en coin, forçant parfois un peu trop, si bien qu'il semble rire de toutes les situations. Un trait de caractère qui ne permettra jamais au spectateur de s'impliquer sérieusement dans l'histoire. On retrouve à nouveau le Faucon Millenium sans effet de surprise, JJ Abrams nous ayant deja fait le coup dans l'ep VII, et notre Chewie préfèré, immuable wookie dont on apprendra enfin l'origine de sa relation avec le jeune Han. Les nombreuses scènes d'action s'enchaînent dans un rythme haletant mais manquent de relief, probablement car les enjeux ne sont pas à la hauteur de notre Starwars habituel. Cet épisode s'apparente davantage à un Western galactique en marge du souffle épique de la Saga. Un divertissement honnête, mais qui banalise trop l'univers SW, prenant le risque de lasser son audience.
Si quelques clins d'oeuil inévitables le sauvent du naufrage, la présence au générique de Lawrence kasdan, grand scénariste de l'Empire contre attaque, et de Ron Howard, héros d'American Graffiti, déjà rodé aux productions Lucasfilm avec Willow, n'ont pas suffit à porter le film. Néanmoins, le fan inconditionnel pourra se gaver et le revoir pour découvrir les nombreux easter eggs, les détails du bestiaire d'aliens et la panoplie de droides en tout genre, car Star Wars n'est pas seulement une serie de films, mais bien une culture.