Deuxième film dérivé de l'univers Star Wars, "Solo : A Star Wars Story", ne partait clairement pas gagnant. Choix artistiques divergents entre les metteurs en scène Chris Miller et Phil Lord et les producteurs qui ont provoqué le renvoi des premiers, remplacés par un Ron Howard pas franchement emballé par le projet, insurrection des fans quant aux choix de faire ce spin-off sur Han Solo puisque, selon certains d'entre eux, le personnage doit garder une part d'ombre et acteur principal un peu perdu dans le rôle et qui aurait eu a suivre des cours d'acting (une rumeur démentie depuis, le coach n'aurait été là que pour aider Alden Ehrenreich à travailler certains accents), la liste est longue, lourde et a sans doute plombé d'entrée un film qui ne mérite clairement pas ça.
Qu'attendre d'un tel projet, là est la vraie question. On le sait, les "A Star Wars Story" n'ont pas la même vocation que les films issus des différentes trilogies. Enjeux moindres, histoire ramassée et approfondissement de certains éléments présents dans les films principaux, tel est là raison d'être de ces films. En plus de divertir son public et d'exploiter au max un univers aux idées visuelles sans limite. Et si l'on s'en tient à cela, eh bien le film de Ron Howard ne déçoit pas, bien au contraire. Le film apporte son lot de bestioles spatiales au design insolite, nous livre des scènes d'action tout simplement formidables (à ceux qui trouvaient "Les Derniers Jedi" un peu mou, les scènes de l'attaque du train et de la fuite dans le Maelström vont vite vous faire oublier ce petit faux pas) et n'oublie pas de nous émerveiller avec ses environnements exotiques et ses idées visuelles toujours aussi inattendues. Le potentiel "Star Wars" est donc exploité a sa juste valeur, "Solo" se présentant plus comme une adaptation ciné d'un univers étendu (qui a quand même une trentaine d'années de BD, romans, séries TV et autres derrière) qu'un film aux enjeux aussi importants que les trois trilogies ou même que "Rogue One" (ce dernier étant une sorte d'intro à l'épisode IV). Et inutile de revenir sur une quelconque logique mercantile de la part de Disney, ce serait rejeter absolument tout ce qui a été fait depuis les origines, "Star Wars" étant, rappelons-le, le film qui a initié le concept de blockbuster et de merchandising.
Dans l'absolu, "Solo : A Star Wars Story" passe pour être assez anodin à côté des enjeux interplanétaires des autres films. Il permet cependant une nouvelle approche, plus intimiste, d'un univers toujours autant respecté, et même s'il souffre de quelques scènes où l'on a l'impression que les toute vie extraterrestre a déserté les lieux, ses fulgurances visuelles lui permettent de raccrocher le wagon de la réussite spatiale. Un pur plaisir pour les fans et une porte d'entrée fun et accrocheuse pour les non-initiés.