Certains s’imagineront que je me plais à penser à l’inverse de la critique. L’anticonformisme affiché comme norme ! Et cette critique ne risque guère d’aller à l’encontre de ce sentiment car je dois bien l’avouer : J’ai apprécié Solo : a STAR WARS story.

Et pourtant le film ne partait pas gagnant, car j’adossais progressivement mes craintes à celles de la meute, l’ayant condamné avant qu’il ne sorte. Les rumeurs sur les problèmes de production fusaient : Changement de réalisateur, re-coaching de l’acteur principal, re-shoot etc…Rumeurs aujourd’hui devenues l’explication principale de l’échec du film lors des premiers retours critiques, globalement négatifs.

De plus, Solo(le projet hein, pas le perso) représentait pour moi le dernier pas vers la démythification de l’univers STAR WARS qui, sous la coupe de Disney, finirait déchiqueté en petits morceaux marquetés jusqu’à l’écœurement et finissant sa vie (comme je l’écrivais ici) dans l’indifférence général en 2032 avec Jar Jar Binks : a STAR WARS Story.

C’est donc les mains dans les poches que j’arrive dans la salle, résolu à me taper le remake HD d’une pub pour jouets des années 80. Roulement de tambour, titre, traveling en plongé et…Noir. De vagues silhouettes semblent se mouvoir dans cette bouillie de pixels bleus nuit. Cinq bonnes minutes de film sous-exposées où les personnages interagissent sans qu’on les voit! Superbe entrée en matière pour ce film qui a visiblement décidé de se tirer une balle dans le pied d’entrée de jeu. Puis une lumière aveuglante vient déchirer la nuit américaine dans laquelle nous étions plongé et nous ramène aux choses sérieuses : Courses poursuite, tirs au pisto-laser, extraterrestres, romance en carton et la frimousse de Plastic Solo Ehrenreich.

Question étalonnage, Il ne faut pas voir le problème du côté du film mais bien du côté des exploitants. Ceux-ci n’ont visiblement pas renouvelé leur matériel et ce malgré l’arrivée de films de plus en plus exigeants.
Pour le film en lui-même, une fois passé l’examen ophtalmologique ( Je vois un E puis un C, un P et à coté... il me semble que c'est un jeune Han Solo... et en dernier ...un Wookie en jupe mais je ne suis pas sur...J'ai bon?), On prend le train en marche et on ne s’ennuie (presque) pas. Solo A STAR WARS story est divertissant et jamais prétentieux. Réintroduisant la structure du Western dans l’univers de Star Wars, Ron Howard en bon faiseur qu’il est, fait le taf. Tout comme l’acteur principal qui, s’il n’a pas le charisme d’Harrison Ford, réussi à le faire oublier au moins le temps de quelques scènes. Le reste du casting tient la route et a le mérite de ne pas sentir le formol hors de prix.
La logique du cinéma « coup de coude » est bien évidemment présente mais moins appuyée qu’a l’accoutumé. Les références sont fondues dans le scénario et plus seulement reléguées au rang de blague stupide (il y en a toujours, rassurez-vous) Le Faucon Millénium, Chewbacca, Lando etc…sont partis intégrante du récit à la différence des derniers films de la franchise où ceux-ci étaient propulsés dans le scénar au hasard des choses (tiens regarde sur ta gauche, un faucon millénium ! et ho surprise ! Sur ta droite ! le sabre de Luke !). Sans oublier le gros point fort du film, a savoir la BO de John Powell, les impatients qui attendent Dragons 3 ont un bel os a ronger.

La majorité des critiques reproche donc au film son manque d’ambition, sa petitesse dans le spectaculaire. Et c’est pourtant sa principale qualité : Sa simplicité. S’il ne manque pas de défauts, ils sont pour moi inhérents à sa nature de blockbuster encastré dans une logique incohérente de production. Solo ne dévoilera rien sur son personnage principal dont l’arc narratif était déjà complété en 1980, ni sur l’amitié de celui-ci avec le grand poilu, mais il n’y a pas à tortiller, je trouve qu’ils font beaucoup moins tapisserie que papy Harrison et papy Mark venu toucher leur chèque dans les opus précédents. Alors bien évidemment ce tableau plutôt rafraîchissant sera gâché par l’arrivé d’un caméo tout moisi et qui ne doit sa présence qu’à l’adoration des fans pour celui-ci, au détriment de la cohérence. L’explication abracadabrantesque de son impossible présence se trouverait dans l’obscure série : STAR WARS REBELS dont tout le monde se fout (en tout cas moi, je m’en fous !).

Si les enjeux tiennent la route, ce sont les conséquences qu’engendrent la résolution de ceux-ci qui manquent cruellement au film. Visiblement l’idée de transformer profondément un personnage de l’univers semble impossible à envisager. L’emprunt de ses figures mythologique du cinéma se fait sous couvert du dépoussiérage mais finit par ressembler à de l’acharnement thérapeutique. Est-ce par intimidation de ces mêmes figures ou par peur des fans, eux aussi voués aux cultes de leurs idoles ? Je n’en sais rien. Cependant une chose est sûre, sur la saga STAR WARS, le processus semble s’essouffler plus vite que prévu. Le désamour du public pour ce Solo ainsi que son relatif échec commercial remet en cause les futurs projets de Disney (qui se porte bien ! Infinity war vient d’exploser tous les plafonds) La franchise risque finalement de mourir avant le spin off de Jar Jar, Disons en 2026 avec EWOKS : a STAR WARS story. Comment ça, c’est déjà fait ?!

gordongraf
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le 6 juin 2018

Critique lue 260 fois

Simon Phoenix

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