Je regarde rarement les critiques avant de visionner un film. Je n'avais aucune idée de ce que pouvait me réserver Solo : a Star Wars story. Pour preuve, j'ai été surpris de voir Emilia Clarke apparaître à l'écran.
J'ai donc regardé ce film sans a priori, me laissant happer par le récit, rondement mené par un Ron Howard qui connaît son affaire. C'est d'ailleurs son talent qui sauve l'ensemble, non pas du naufrage, parce qu'il y a de la matière, mais de la médiocrité. Car le scénario ne brille ni par son originalité ni par ses prouesses. Il joue dans les clous, passant à des années lumières de Rogue One. La faute à qui ? Certainement au casting. Certes Woody Harelson est impeccable en cow-boy galactique trouble et complexe, et Paul Bettany tient ce qu'il peut avec le papier à cigarette qui lui a été fourni pour son portrait de méchant. Mais ils affrontent du vent. Car Alden Ehrenreich est creux, transparent et si peu charismatique. Son sourire niais devient rapidement énervant, transformant Han Solo en personnage d'une mauvaise romance pour adolescents en recherche de libido. Ses scènes d'action sont mal jouées et, surtout, ô sacrilège, Han Solo est dépourvu d'ironie. À ses côtés, Chewbacca est peu utilisé, quant à Lando, il est surclassé par son droide, sorte de syndicaliste féministe de l'espace qui apporte de la profondeur au film.
Que reste-t-il ? Un bon film d'action à l'esthétique de science-fiction, qui propose une vision tronquée de Corellia, oublie de développer la rébellion qui s'amorce, et qui rejoue une attaque du train postal vraiment spectaculaire (même si je préfère la version de Sucker Punch). Pas le meilleur épisode de la franchise, loin d'être le pire non plus, et puis il y a Qi'ra, sous-exploitée...