Ouverture du film, plan-séquence : une ferrari noire tourne en rond plusieurs fois dans le désert, jusqu'à ce le conducteur s'arrête, sort de la voiture et respire un grand coup en faisant mine de réfléchir. En 3 minutes, Sofia Coppola vient de raconter son film... mais non : mieux vaut le répéter encore. Donc on découvre 17 fois que le personnage est un loser, alcoolo, vedette mais mal-aimée, asocial. On voit deux fois des poles-dancing. Et puis vient l'essentiel : la relation entre le père et sa fille. Sofia, un psy, ça coute nettement moins cher qu'un film tu sais... Sérieusement, il s'agit là d'un manque de pudeur flagrant de régler ses comptes familiaux de cette manière, par le cinéma, comme si personne n'allait comprendre. En outre, pour ce faire, Sofia Coppola se fourvoie dans les stéréotypes et les clichés, propose une réalisation sans âme, sans rythme, sans inspiration, d'une banalité affligeante et d'un ennui mortel. De 1h30, seules 10 minutes pourraient être sauvées avec de la volonté. Somewhere est un film de la frustration : il est de toute évidence très riche (il y a une tonne de symboles disséminés ça et là) mais il est enseveli sous une contemplation futile, une narration sans charme, sans la poésie qui caractérise habituellement les films de Sofia Coppola. Un échec sur toute la ligne.

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le 3 févr. 2011

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Cinemaniaque

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