La petite Coppola, j'aime plutôt bien. Ses 2 premières œuvres (Virgin suicides & Lost in translation) sont des bijoux. La suite, il faut bien l'avouer, pêche un peu. Dommage.
Là, clairement, on tourne en rond sur un modèle un peu Tarantinesque : celui d'une réalisatrice (ici en tout cas) qui s'auto-congratule d'un film à l'autre. Tarantino a presque arrêté de faire du cinéma pour faire des films qui parodient Tarantino, il a au moins attendu quelques années avant de tomber dans cette dérive. Si la petite Sofia commence dès son 3ème film, ça va devenir tendu. & puis bon, Trantino qui parodie son côté kitch, ça fait rire. Sofia Coppola qui parodie sa langueur extrême, on atteint vite les limites de la vacuité. Très vite même, dès les premières minutes de ce 4ème film.
Parce que bon, filmer un moment de rien en s'attachant à soigner une forme sublime, une photographie somptueuse & un sens du détail intime des plus rares, c'était grand. Conserver ces qualités immenses que possède chacun de ses nouveaux films, c'est formidable. Mais maintenant, il va falloir trouver un sujet à servir, un propos à nourrir, quelque chose, n'importe quoi en somme.
Parce que là, on a juste rien. & tout le mérite de Sofia Coppola réside dans le fait de savoir filmer ce rien. Filmer brillamment du rien & de l'ennui, c'est brillant. Indéniablement. Mais ça reste du rien & de l'ennui. & c'est fou, au final, comme je me suis gravement fait chier durant la projection de ce film. Parce que si l'esthétique est sublime, elle n'en est pas moins stéréotypée Sofia Coppola & on l'a déjà vue.
Donc, à ceux qui n'ont jamais vu un de ses films, vous pouvez tenter celui-là & vous consacrer à en admirer l'esthétique, ça vous tiendra (peut-être) en haleine. Ou pas, parce que quitte à s'extasier devant son sens du cinéma, autant le faire sur un bon film & aller chercher Lost in translation.