Danses lascives, transats et Guitar Hero

Marie-Antoinette avait provoqué une levée de boucliers à Cannes mais avait finalement reçu des critiques presse élogieuses à sa sortie. Somewhere, au contraire, a vraiment divisé l'opinion de bout en bout, à juste titre.


L'histoire suit la vie de Johnny Marco, un homme en proie à la dépression qui ne sait pas quoi faire de sa vie, partagée entre ses obligations d'acteurs, son récent divorce et les nombreuses fêtes auxquelles il participe pour noyer son ennui. Toutefois, la présence de sa fille Cléo, dont il a la garde partagée, redonnera un peu de couleur à son existence bien terne.


Un synopsis tout à fait dans l'esprit de la réalisatrice donc, mais le traitement ne fonctionne pas. Le héros n'a pas de traits de caractère bien définis et n'est au final pas attachant. La relation père/fille est crédible, très bien jouée et amène quelques bonnes scènes, soit. Mais cela n'aide pas le personnage à évoluer, on voit qu'il se sent mieux avec Cléo mais c'est tout, Coppola n'en fait rien. Par conséquent, le changement d'attitude de Johnny et la métaphore finale rendent la conclusion de l'histoire grossière, voire même un peu creux.


On retrouve dans Somewhere le soin apporté à l'image, caractéristique de la cinéaste. De longs plans fixes et silencieux (celui de la piscine où le héros est littéralement à la dérive est très simple mais j'ai beaucoup aimé) donne un rythme lent et posé au récit. L'éclairage est particulièrement ingénieux, réchauffant progressivement le cadre à mesure que Cléo tire son père de sa torpeur. Je regrette par contre que la musique s'ennuie tout autant que le personnage principal, la sélection est en retrait et c'est dommage, parce que Sofia Coppola a une bonne culture musicale et les titres choisis ont habituellement parfaitement leur place dans ses films.


J'avais peur de ne pas rentrer dans le film, mais finalement je ne me suis pas ennuyé malgré les gros défauts, cela veut donc dire qu'il y a quand même un intérêt à voir Somewhere. C'est et ça reste du Sofia Coppola, mais du Sofia Coppola en petite forme.

MemoryCard64
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le 17 juil. 2015

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