La première qualité de Ken Loach c'est l’acuité de son regard car même après un demi siècle de réalisation il continue d'être pertinent sur la précarisation du monde du travail et les tensions qui l'animent. Ici encore la démonstration est brillante et l'uberisation de l'économie est portée au pilori de manière clinique.
Ses conséquences sur les travailleurs sont parfaitement décrites quoiqu'un peu plus de finesse parfois cela ne fait pas de mal (la pluie de malheurs qui s'abattent sur la famille de notre héros est bien drue) .
Pour autant le scénario est un rouleau compresseur social (exploitants, exploités, absence de l'état) qui écrase tout sur son passage : les personnages (inexistants et caricaturaux), l'espoir, la fin, le début du film....
Ce film me semble un peu vain car le message de Loach est difficilement lisible : un appel à la révolte ? De qui car les uberisés ne vont pas au cinéma et les uberistes ne vont pas voir les films de Ken Loach (enfin j'espère).... Un cinéma en vase clos