Et vous ? Quelle est votre raison d'être ? Un excellent long-métrage que Pixar nous offre.

Après tant de temps, j'ai enfin pu voir Soul dont je n'avais entendu que du bien. Les critiques avaient l'air très bonnes et ça m'encourageait encore plus de le voir après avoir vu la bande-annonce. Pixar a toujours eu le don de réussir à toucher le spectateur en plein cœur avec la majorité de leurs films, malgré quelques ratés, et ce long-métrage va nous permettre de voir si ils sont toujours au top. Après En avant qui est un très bon long-métrage mais avec certains éléments manquant (surtout dans l'émotion), j'étais un petit peu méfiant envers ce nouveau long-métrage Pixar mais je me suis lancé et quel film ! Là où En avant était bien mais sans plus, celui-ci frôle l'excellence que Pixar a l'habitude de nous servir.

Positif

Personnages: Joe Gardner (Omar Sy) est un professeur de musique (à temps partiel) qui allait enfin réaliser son rêve avant de se retrouver dans le Grand Avant. Dans ce Grand Avant, il cherche à retourner avant que le concert ne commence. C'est un personnage attachant dont on comprend les rêves. Ici, on suit un personnage principal qui est certain de son rêve mais qui se rend compte des conséquences que ça entraîne sur son entourage. Au début, on ne fait que le comprendre mais plus il évolue et plus il devient attachant en fonction de ce qu'il traverse. Certes, c'est normal qu'il veuille saisir sa chance à laquelle il tient, mais il ne faut pas ignorer les autres pour autant, surtout quand on voit que certaines personnnes n'ont pas pu faire ce qu'elles auraient voulu mais qu'elles ne sont pas malheureuses pour autant.
22 (Camille Cottin) est une âme perdue avec une forte personnalité qui refuse d'aller sur terre et s'est débarassé de tous ses mentors avant Joe. C'est un personnage qui peut sembler détestable mais qui devient de plus en plus attachant au fur et à mesure de son évolution. Tout comme Joe, elle est fermée d'esprit, c'est pour ça qu'elle refuse de vouloir connaître les biens se trouvant sur terre. Mais bon, plus elle avance et plus on s'attache à elle tout en comprenant ses différents choix.
Steve Van de Lune (Ramzy Bedia) est un voyageur qui aide les âmes égarées à revenir à bon port. C'est un hippie qui peut voyager dans le monde des âmes égarées quand il entre en transe en tournant son panneau publicitaire dans la rue. Alors, sois c'est en entrant en transe qu'il peut voyager dans ce monde, sois c'est parce qu'il s'égare en faisant son boulot mais je penche plutôt pour la première solution vu qu'il a la forme d'une âme normale. A part ça, c'est un personnage qui se veut plus ici en tant que comic-relief mais qui arrive à se rendre utile pour aider Joe quand c'est nécessaire. Il pourra en exaspérer certains à juste titre mais, pour ma part, il n'est pas aussi insupportable qu'on pourrait le croire.
Libba Gardner (Sophie Deschaummes) est la mère de Joe et elle pense avant tout au meilleur avenir que celui-ci pourrait avoir. Elle n'est pas contre les concerts de Joe mais on comprend qu'elle préfère que son fils ait un « vrai » travail qui lui assure un avenir. C'est une mère, elle veut que son fis ait une situation stable et elle est assez attachante.
Dorothea Williams (Virginie Emane) est une artiste reconnue et talentueuse qui fait pas mal de concerts tout en ayant des haut-airs. La rançon de la gloire et l'habitude des concerts a dû la transformer ainsi mais elle n'est pas détestable pour autant. Elle a quelques échanges assez sympathiques avec Joe et on peut comprendre qu'elle ne lui fasse pas confiance, elle ne le connaît pas après tout.

Symbolisme: Sur ce point, il y a pas mal d'éléments à retenir et qui fonctionnent bien dans ce long-métrage. On a l'énorme boule de lumière et les marches qui représentent le passage vers le paradis, un beau parallèle entre les deux. Ou alors, le Grand Avant peuplé de petites âmes qui cherchent leur personnalité, comme un jardin rempli d'enfants dans une école qui sont là pour s'instruire et trouver leur voie. Sinon, il y a aussi la musique qui permet à Joe de s'évader ou la pizza pour 22 qui est une joie immense (ce que je peux comprendre). Bref, je ne vous ai cité que ça mais il y a pas mal d'éléments symboliques qui fonctionnent très bien.

Messages: Il y a deux messages à retenir à travers ce long-métrage. Le premier est qu'il faut savoir s'ouvrir aux autres en les écoutant et de ne pas parler uniquement de ce qui nous plait à nous. La passion qu'on a n'est pas forcement la même pour tous, chacun est libre d'avoir sa propre passion. Sinon, il y a aussi le fait qu'on peut faire autre chose que ce qu'on aurait voulu faire mais que cela ne signifie pas que ça ne nous plaira pas, il faut savoir s'ouvrir à plusieurs choses et pas à un domaine uniquement. Car notre passion n'est pas écrite en avance, on est libre de choisir entre plusieurs passions.

Evolutions: En terme d'évolutions, il y en a plusieurs mais il n'y en a que 3 d'entre elles qu'on voit réellement. De la moins importante à la plus importante, on a d'abord la mère de Joe qui apprend à accepter la musique comme une passion pour lui et non un passe-temps sans avenir. Ensuite, on a 22 qui apprend à connaître la terre et finit par adorer ce monde. Enfin, on a Joe qui apprend à s'ouvrir aux autres et à autre chose au lieu de ne parler et de ne penser qu'au Jazz. Ce sont trois évolutions très intéressantes à suivre dans ce long-métrage.

VF: Quand on voit que les personnages principaux sont doublés par des acteurs et actrices, on pourrait avoir peur. Cependant, ils ont déjà eu leur expérience dans le doublage alors ils sont un peu préparés maintenant. Et la VF de ce long-métrage est réussie. En effet, le doublage est travaillé avec des personnes qui s'investissent dans leur doublage et des voix qui collent bien aux personnages. Oui, même Ramzy s'en sort, c'est pratique qu'il ait déjà doubler dans Les Ratz.

Inattendu: Sur ce point, le long-métrage arrive à nous avoir sur pas mal de points. En effet, aucun élément n'est prévisible très en avance et la majorité des éléments arrivent à nous surprendre. Après, il se peut que certaines personnes aient deviner facilement quelques éléments mais pas forcement aucun élément essentiel de l'histoire. En tout cas, l'inattendu a marché sur moi avec la grande majorité des éléments de ce long-métrage.

Histoire: Joe vient d'accepter de jouer dans un concert de jazz, ce dont il a rêvé pendant toute sa vie mais il a un accident qui le mène dans le Grand Avant où il doit aider une âme perdue, 22, à trouver ce qui manque sur son badge pour pouvoir se rendre sur terre. Joe arrivera t-il à aider 22 et à retourner sur terre ? C'est une histoire intéressante à suivre qui donne envie de savoir comment elle va se terminer pour Joe et 22.

Introduction: Le long-métrage démarre par Joe qui donne des cours de musique à ses élèves avant d'apprendre qu'il est engagé en tant que professeur de musique à plein temps, ce qu'il semble regretter. C'est une bonne introduction qui nous permet d'apprendre à connaître un peu Joe et de comprendre sa passion pour la musique ainsi que le pourquoi il ne semble pas très heureux de cette bonne nouvelle.

Références: Ici, les références ne sont pas forcement installés de manière subtile mais ce sont des références qui marchent bien avec le scénario (du moins par rapport à 22). Après, il y en a peut-être un petit peu trop mais on en reparlera plus tard dans cette critique. En dehors de ça, les références sont assez sympathiques dans l'ensemble.

Musiques: C'est le point le plus réussi de ce long-métrage. Toutes les musiques de ce long-métrage sont travaillés et arrivent à raconter ce qui se passe à l'image sans aucun problème. Sincèrement, les musiques de ce long-métrage sont un plaisir pour les oreilles. Peut-être une des meilleures bande-originales de Pixar.

Univers: C'est impressionnant que Pixar arrive encore à inventer de nouveaux univers. Chacun de leur long-métrage est un nouvel univers (ou une extension de l'univers qu'on connaît déjà pour les suites) qui nous est montré. Cet univers est magnifique, très bien travaillé et nous donne envie d'en savoir encore plus sur celui-ci.

Mise en scène: Avec Pete Doctor aux commandes et étant donné qu'il a réalisé Vice-Versa, on peut dire que la mise en scène est très bien travaillée. En effet, chaque plan de ce long-métrage arrive à nous raconter ce qu'il faut sans qu'on ait besoin de dialogue afin de nous expliquer.

Relation: Ici, on ne parle pas de relation amoureuse mais d'une relation maître-élève qui se fait entre Joe et 22. Dans cette relation maitre-élève, chacun des deux apprend l'un de l'autre et évolue grâce à ça. C'est une relation travaillée et touchante qu'on suit dans ce long-métrage.

Emotion: Purée, que ça fait du bien de pleurer à nouveau devant un Pixar. En effet, il y a certaines scènes qui m'ont fait pleurer car on arrive à être triste pour Joe ou 22. Après, l'émotion n'est pas meilleure que dans d'autres Pixar mais ça reste de l'émotion travaillée.

Tension: Il y a certaines scènes qui arrivent à nous faire peur pour Joe. En effet, il y a certaines scènes où Joe arrive à nous faire peur et à nous faire demander ce qui pourrait lui arriver. Vraiment, la tension de ce long-métrage est d'assez bonne qualité.

Décors: Ils sont assez jolis dans l'ensemble. En effet, on voit bien que les décors du monde réel et du Grand avant ont été très travaillés pour nous offrir de superbes décors visuels. C'est peut-être un détail mais ça reste des décors très qualitatifs.

Paysages: Evidemment, qui dit beaux décors dit aussi beaux paysages et il est vrai que les différents paysages de ce long-métrage sont de toute beauté. En effet, chaque paysage du Grand Avant est un magnifique visuel à observer.

Animation: Comme d'habitude, Pixar a su soigner son animation comme il se doit. Alors oui, certains peuvent avoir des problèmes avec certains chara-designs et ça peut se comprendre, mais l'animation est très bien travaillée ici.

Fin: Une fin surprenante et qui fonctionne bien afin de marquer l'évolution de Joe. C'est une belle fin qui fait plaisir à voir et dont on voit les progrès qu'a fait Joe depuis le début de ce long-métrage.

Négatif

Grand-mère et son chat: Une réflexion un peu stupide mais qui est cette grand-mère ? On était vraiment obligé de la mettre là pour avoir un chat en compagnie de Joe ? Ca aurait pu être un chat errant qui se reposait dans la chambre pour être plus cohérent. En soi, ce n'est pas un drame mais cette grand-mère n'apporte rien à l'histoire malgré sa personnalité fort sympathique. Et d'ailleurs, est-ce que le chat a aussi echappé à la mort ? Vu qu'il semble être revenu quand Joe récupère son corps, il y a de quoi se poser la question. Ou alors, est-ce que les âmes des animaux ont ce système d'âme comme pour les âmes des humains ? C'est un peu compliqué à comprendre. Dans tous les cas, cette grand-mère n'était pas nécessaire à l'histoire et on aurait du se contenter d'un chat errant pour que ça fonctionne mieux, même si c'est un détail et que ça marche très bien comme ça aussi.

Interventions: Quand vous voyez les interventions de la bande-annonce ici, ça fonctionne sans trop de problèmes mais certaines interventions arrivent comme ça de nulle part sans qu'on en ait besoin. Prenez la discussion sur le « on dit kebab ou grec », on a ensuite une intervention de 22 avec Archimède. Certes, les premières interventions sont drôles mais vous n'étiez pas obligés d'en mettre autant, surtout sur des moments comme celui-ci qui n'apporte rien à l'histoire. Enfin, ce problème là n'est pas grave étant donné que ces interventions ne durent pas longtemps.

Sous-titres: Ce genre d'erreur peut passer dans les fansubs, mais pas là. Ici, on a des sous-titres où il manque les lettres avec des accents et les « ç ». Peut-être que ça vient de ma version seulement mais c'est un détail que je trouve honteux. Netflix a su mettre des sous-titres avec des lettres accentuées et des « ç », même moi je peux le faire facilement avec mon logiciel de montage. Bref, c'est un détail mais c'est un détail inacceptable en 2020-2021.

Humour: Certaines blagues arrivent à faire rire et ou sourire mais d'autres n'arrivent pas à fonctionner car elles se veulent trop enfantines. En effet, certaines blagues comme l'âme qui dit j'ai perdu mon pantalon ne sont pas très drôles. Enfin, l'humour reste quand même efficace à certains moments tout en restant sympathiques à voir.

Au final, c'st un excellent long-métrage d'animation de Pixar qu'il m'a été donné de voir mais je regrette tellement de ne pas avoir pu le voir au cinéma. On a une mise en scène très travaillée, une animation de toute beauté, des personnages principaux très bien développés, une émotion touchante, une histoire intéressante et de très beaux messages à retenir de ce long-métrage. Après, il est vrai que certains éléments manquent d'éxplication et que quelques blagues sont un peu trop enfantines mais ça reste un excellent Pixar que je vous recommande de voir. Après, ce n'est peut-être pas le meilleur Pixar ou le plus touchant mais ça reste un long-métrage très bien travaillé qu'il faut voir si on aime Pixar.