J'ai cru voir un chef-d'œuvre

Un excellent film sur lequel il n'y aurait presque rien à redire. L'histoire raconte comment un professeur passionné de piano se retrouve à devoir coacher une âme avant qu'elle n'arrive sur terre. La vision de ce qui se passe avant la vie et après la mort est complètement novatrice. Le film aborde plusieurs aspects engagés. Les traders sont représentés comme des âmes perdues. Un autre message subtil, au détour d'une scène presque anodine, concerne les conséquences désastreuses de la consommation de malbouffe... "Soul" va à contresens de l'idée reçue selon laquelle il faudrait une passion pour donner un sens à la vie. D'après l'histoire, les âmes, avant de rejoindre leur corps sur terre, sont dans "l'avant" et ont l'obligation de trouver leurs flammes grâce à l'aide de mentors. Les mentors sont eux-mêmes des âmes qui ont réussi leur vie. C'est peut-être la seule dissonance du film : pourquoi les mentors ne seraient-ils que des gens de prestige, alors même que le film se veut aller à l'encontre de l'idée selon laquelle il faut être exceptionnel pour avoir une vie importante. Mis à part cela, on appréciera le fait qu'aucune histoire d'amour ou de méchants ne vienne prendre trop de place dans cette belle histoire. Les mondes de l'au-delà, que ce soit celui de "l'avant" ou celui de "l'après", ressemblent à ce que pourrait être le monde intérieur dans "Vice Versa". Mais, contrairement à ce dernier, ils sont agréables à regarder sur fond d'une musique électronique qui contraste intelligemment avec l'ambiance jazz du monde réel. Les récits que les hommes se racontent façonnent nos vies, et les studios Disney ont un rôle immense à jouer dans cette quête de sens. Un rôle qu'ils ont endossé avec brio pour créer "Soul".