Sound of Metal par Mots_Passants

Tout démarre par une scène où Lou (Olivia Cooke) chante avec une voix électrisante. Derrière elle, nous voyons Ruben (Riz Ahmed), torse nu en sueur, tatoué, péroxydé, qui semble comme en transe en assénant avec violence des coups sur sa batterie.
Ce démarrage nous montre tout ce dont le film ne traitera pas car il ne va être question ni de musique, ni de rock ou de métal, ni de scène non plus.
En effet, comme d'autres l'ont écrit, le seul véritable thème de ”Sound of Metal” est le plus inattendu : la résilience.
Dès le lendemain dans leur bus/camping-car , on voit le couple non plus côté jardin mais côté cour. Roben & Lou dansent enlacés sur une musique douce. Quelques plans fugaces, (l’avant-bras de Lou qui porte les cicatrices de plusieurs scarifications), font comprendre qu’ils trainent un passif.
Du jour au lendemain, les premiers signes de sa perte auditive apparaissent avec des acouphènes.
Tout va aller hélas crescendo. Il perd tous ses repères. Il perd tout ce qui représentait ”son monde”. Son obsession va être de retrouver l’ouïe comme avant.
Il accepte de se séparer de Lou, à la propre demande de celle-ci, pour aller séjourner dans un établissement pour sourds. Il apprend le langage des signes. Il y a d’autant plus sa place qu’il y fait des rencontres attachantes mais aucun de ses membres ne parvient à lui faire ”admettre” son handicap.
Il va donc tout sacrifier pour avoir droit à une intervention (implant cocléaire) en laquelle, malgré les avertissements prudents (et honnêtes) des spécialistes, il met toutes ses espérances.
Après l’intervention, il entend surtout à nouveau les ”bruits”, les ”sons” mais ce n’était malheureusement pas la solution miracle.
Il retrouve une ”Lou” qui a renoué avec sa famille et qui n’est plus la Junkie qu’il avait laissée.
Finalement, il finira par accepter son état trouvant peut être par là un nouvel équilibre.
Riz Ahmed offre une composition que j’ai trouvé magistrale.
Impossible de ne pas admirer le travail de l’ingénieur du son Nicolas Becker (Gravity & Premier Contact), qui accomplit un boulot remarquable, rendant la surdité de Ruben comme si nous en étions nous mêmes atteint.

L'histoire est attachante. L'interprétation bluffante. Un très bon spectacle.