Ce qui saute aux yeux dès les premières minutes, c'est cette photo au cachet suranné, digne d'un film du début des années 2000. Chose surprenante pour un film de 2011, si bien qu'on dirait un téléfilm à haut budget, ou un film bas de gamme, si vous préférez. Passé le temps d'adaptation, le rythme alternant phase d'immersion dans la "matrice" du "Source Code", que je vous laisse le soin de découvrir, et retour à la pseudo-réalité insuffle une bonne dynamique qui laisse entrevoir des possibilités infinies et donne envie d'y replonger avec Gygy (ça m'évite d'avoir à répéter "le protagoniste") le plus possible. Si bien qu'on est frustré de ne pas voir le protagoniste mettre en oeuvre les plans de résolution qui nous semblent les plus évidents dès ses premières tentatives. Comme dirait le petit bigleux du premier rang : "ohlol ptdr vous n'êtes pas scénariste cher monsieur, le réalisateur n'est pas là pour assouvir le moindre de vos désirs, rentrez chez vous séance tenante avec vos guenilles et vos cotillons. Cordialement".


Le scénario semble de prime abord complexe puis prend une tournure simpliste, où le ludique basé sur un nombre de vies (et donc de morts) infinies prend le pas, comme dans Edge of Tomorrow, ou dans une moindre mesure le Jour de la marmotte, dans une autre décennie et un genre plus bouffon. Dommage que ce qui est expliqué en début de film au sujet du fonctionnement du Source Code se retrouve contredit lors du dénouement final. Le film s'invalide lui-même par ce qui apparaît comme une erreur logique qui fera ruminer sur la fiabilité de la thèse de départ, surtout sans le bagage adéquat sur les univers parallèles et la physique quantique. J'ai beau chercher, je ne trouve pas comment le scénario pourrait retomber sur ses pattes avec un revirement final aussi contradictoire.


Simpliste, à l'image de cette idylle soudaine entre notre badass et l'un des personnages principaux. Inexplicable, si ce n'est par opportunisme et effet d'aubaine, leur relation ne devrait pas prendre cette tournure passionnée et par conséquent excessive. Un raccourci dommageable mais spectaculaire, et qui permet de conclure "en beauté".


En définitive, un bon film qui ne brille pas par sa réalisation déjà datée mais mériterait un 7 si cette apparente contradiction finale ne laissait pas l'impression qu'on a essayé de nous la faire à l'envers, alors même que le postulat de départ ne semblait pas bien compliqué, et surtout exprimé sous diverses formes pour que le moindre spectateur puisse comprendre ce qu'est le Source Code.

Adrast
6
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le 23 oct. 2016

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