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Je me suis ennuyé, j'ai eu du mal à me concentrer. Et pourtant je savais que j'étais en face d'un chef d’œuvre. Certaines scènes sont restées imprimées sur ma rétine avec une telle force qu'il est compliqué d'en parler: le rasage de crâne, les traversées de champs, la nuit américaine, la rencontre avec Satan, le corps ensanglanté, l'enfant porté...
Envie d'en savoir plus, d'en comprendre plus, de devenir poreux à ce cinéma d'apparence mal-aimable.
Analyse passionnante dans Pardon le cinéma. Puis cette remarque pertinente de Simon Riaux : " Je serais bien incapable de dire quelle est la porte d'entrée idéale au cinéma de Pialat. Moi je vous conseillerais peut-être juste ce que j'ai eu la chance de vivre : si vous avez à côté de vous un ami, une connaissance, un proche, un prof, ou même un critique dont vous aimez le boulot et qui a écrit sur Pialat, eh bien prenez n'importe quel film dont vous pouvez vivre ou lire après une analyse parce que c'est un cinéma tellement rugueux, âpre, abrasif, mal-aimable que l'on peut très rapidement effectivement se dire "ah, j'ai détesté.." ".
L'envie de se plonger dans Maurice Pialat: la main, les yeux de Jérôme Momcilovic. De comprendre. De s'imprégner.
Et d'apprendre à aimer autre chose...