Je ne pense pas être quelqu'un de particulièrement stupide (encore que, je peux me tromper), mais je n'ai tout simplement rien compris au film. Cela vient en partie des dialogues, assez écrits et pompeux, qui rappellent le style du théâtre. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, cela va bien avec le caractère austère de l’œuvre, c'est juste qu'il faut quand même être bien accroché dès le début pour suivre. Par contre, je trouve que le mysticisme de la seconde partie arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. D'accord, c'est en lien avec la spiritualité du personnage principal, mais la rupture est trop nette et cela créé des situations très étranges, voire pas très cohérentes à mon sens.


Par exemple, comment le prêtre connaît il toute l'histoire de Mouchette ? Et puis la résurrection à la fin, ça sort d'où ce truc ?


Je salue tout de même le travail de Pialat. Son jeu d'acteur est très juste, et sa mise en scène exemplaire. Il se dégage du long-métrage une ambiance étriquée, étouffante, poussiéreuse. J'ai beaucoup aimé le travail sur l'éclairage, en particulier en intérieur, qui est sublime (cf le dernier plan du film). Les rares scènes en extérieur ne sont pas en reste, le réalisateur ayant réussi à capter la beauté brute des paysages. Les montagnes sont tout à fait charmantes, mais la musique angoissante rend ce lieu froid et hostile, le cadre parfait pour la rencontre que le prêtre y fera !


Enfin, j'aimerais corriger le synopsis que j'ai pu lire sur SensCritique ou Allociné. Non, ce n'est pas l'histoire de la relation malsaine entre la jeune Mouchette et l'abbé Donissan. C'est très secondaire dans l'histoire. Le film dépeint en réalité l'évolution de la position qu'a Donissan sur sa fonction et la religion en général. Presque entièrement un autre sujet !


Dommage que Pialat s’emmêle dans cette histoire que j'ai trouvée bien obscure, parce que la forme du film est une petite réussite. Bref une déception après l'excellent Passe ton bac d'abord, mais je lui redonnerai sa chance dans quelques années.

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le 14 juin 2015

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