Pour ceux qui ont aimés Birdman (et pas seulement pour son plan-séquence), ce film de Ghibli leur sera surement familier et les ravira probablement car on y raconte la rencontre entre Anna, une jeune fille solitaire et asthmatique et Marnie. Une rencontre qui intriguera le spectateur jusqu’à la fin car on ne sait plus, au fil de l’histoire si cette rencontre est réelle, onirique ou surnaturelle.
Ce film d’animation signé Ghibli, est d’une grande beauté comme tous les précédents, des couleurs chatoyantes, des paysages naturels, beaux, verts, bleus, colorés. Une vraie ode à l’environnement. Et une preuve que la 2D est encore un magnifique moyen d’expression et sera toujours plus artistique que la 3D. La bande son n’est pas en reste, agréable comme toujours. Les personnages sont tous attachants, que ce soit l’introvertie Anna, l`énigmatique Marnie et les autres personnages secondaires. Mais c’est son scénario, extrêmement complexe et imprévisible qui en fait son point fort. Car jamais scenario de film d’animation n’a été si complexe, assez pour que beaucoup de gens ne comprennent vraiment pas toute l’histoire. Mais pour ceux qui ont réussi à comprendre, ce film ne peut-être qu’une merveille.
Adapté d’un livre anglais, « When Marnie was There », ce film est une remarquable histoire d’amitié (ou d’amour ?) entre deux jeunes filles. Anna, introvertie, et sujet à des crises d’asthmes, est envoyée à la campagne, elle y rencontre Marnie avec qui elle devient étrangement très proche, et on suit alors l’histoire sans savoir si Marnie existe vraiment ou non. Ce film joue alors avec notre esprit et nous fait demander si on a un film fantastique ou bien réaliste. Et c’est très bien fait, surtout avec la fin, qui explique tout et avec laquelle on pourrait même faire une analyse psychanalytique freudienne du film entier, une fin magnifique, qu’on n’a pas vu venir, avec un grand twist sur la véritable identité de Marnie qui est ... ,je ne le dirais pas si vous ne l’avez pas vu. Sachez seulement que si vous ne l’avez jamais vu et n’en ait jamais entendu parler, vous ne pourrez faire aucune spéculation sur ce qui va arriver ensuite au début du film.
En tout on a ici, un beau film de psychologie et de développement de caractère, très émouvant par beaucoup de scènes, un film qui montre le changement d’Anna, sa réconciliation avec elle-même et avec ceux qui l’entourent. Un film qui comme son titre l’indique, montre bien l’importance des souvenirs, capable de changer la vie d’une personne et la rendre meilleure. Un film, qui est proche à la fois de la science-fiction, du fantastique, où on voit l’entremêlement du temps, de la mémoire et du rêve, ce qui en fait un film vraiment magique.
Avec ce film qui, malheureusement, n’a pas eu le succès escompté au Box-office, (bien que 300% de son budget), Ghibli réussit un tour de force, en alignant trois nominations successives aux Oscars de l’animation (2014 pour Le vent se lève, 2015 pour Le conte de la princesse Kaguya, et 2016 pour celui-ci), c’est qui est un exploit pour un studio non-américain. De plus, avec ce cinquième film nominé, Ghibli devient le studio non-américain ayant le plus gagné de nominations, et le quatrième studio dans l’ensemble, juste derrière Disney. Une consécration qui clôture sa production de films par des succès critiques, malgré le fait que leurs recettes furent moins bonnes et les aient poussés à cet arrêt de durée indéterminée, dommage.