Envoyer de vieux fatigués dans l'espace pour réparer un satellite soviétique dans le cadre d'une tentative de main tendue aux lendemains de la guerre froide, ça ne sera jamais une bonne idée. Demandez à notre fierté nationale du moment Thomas Pesquet, il faut une condition physique particulièrement bonne pour partir à l'assaut des étoiles. Face à de tels enjeux qui prendrait le risque de saborder la mission? Clinty voyons! Quelle question!
Ce film est donc l'histoire d'une revanche. Celle de quatre hommes de l'US Air Force écartés du programme Daedalus suite à la création de la Nasa pour reprendre le projet de la conquête spatiale. Bien des années plus tard, un satellite russe souffre d'un dysfonctionnement et sa réparation devient nécessaire. Seulement la technologie utilisée par ce dernier est obsolète et seule une personne saurait le réparer. Evidemment, il s'agit de Frank Corvin, l'un des quatre pilotes écartés quarante ans plus tôt.
L'homme providentiel sera une fois de plus joué par notre vieux bougon préféré. Non pas Tommy Lee Jones, l'autre. S'ajoutent à la fine équipe Donald Sutherland et James Garner, autrement dit une jolie brochette de retraités. Malheureusement cela ne suffit pas à sauver le film.
Bien que les acteurs soient bons, que la réalisation soit carrée et que les aspects techniques paraissent crédibles, le fond de l'histoire ne convainc pas. Il est en effet très difficile d'imaginer que la Nasa laisserait partir des retraités dans une mission spatiale au prix exorbitant. Surtout lorsque l'on apprend le twist aux deux tiers du film.
On comprend vite que Clint Eastwood a voulu rétablir une certaine justice en rendant hommage aux véritables oubliés de la conquête spatiale. Son imagination va alors accoucher d'un mémorable pied de nez envers cette autorité qui broie les rêves incarnée par le vomitif Bob Gerson. Seulement l'histoire est trop invraisemblable pour réussir à toucher au cœur. Joli essai, mais Clint Eastwood ne peut pas toujours faire pleurer dans les chaumières! Try again.