Jack (Keanu Reeves) et Harry (Jeff Daniels), deux flics du SWAT, interviennent pour des otages retenus dans un ascenseur. Le terroriste a piégé son dispositifavec des bombes. Harry et Jack libèrent les étages, et le terroriste est tué.
Ceci n’est que le premier des trois actes de ce film d’action hypervitaminé.
Harry, blessé dans l’intervention est encore en phase de cuvage d’alcool, lorsque Jack repart au boulot. Un bus explose devant lui, et un appel téléphonique à une cabine lui fait découvrir que le terroriste Howard Payne (Dennis Hopper, en roue libre, comme souvent) n’est pas mort, et qu’il réclame de l’argent ou un autre bus explosera si la vitesse redescend en dessous de 50 miles à l’heure. Bref, Jack monte à bord et avec l’aide d’Annie (Sandra Bullock), il réussira à sauver son petit monde après une partie de montagnes russes.
Dans le troisième acte, Payne prend Annie en otage dans une rame de métro lancée à toutes berzingues.
Bon, OK, ce n’est pas CITIZEN KANE.
Mais ça mérite quand même le voyage. Le montage ultra bien ficelé fait qu’on s’attache à cette histoire qui file à deux mille à l’heure.
Peu ou pas de temps morts, quelques incongruités, mais à l’arrivée un bon spectacle.
Et en y regardant de plus près, on y voit l’histoire d’un mec qui grandit.
Tout d’abord sous la tutelle de son père (de substitution), en l’occurrence son équipier, sur qui il tire pour les sauver. La mort de celui-ci plus tard dans le film sera la prise de conscience par Jack du caractère jusqu’au-boutiste d’Howard Payne. L’annonce de la mort sera presque la seule fois où l’on verra Jack perdre ses nerfs.
Puis il flirte. Le scénario ne s’embarrasse pas de chemins tortueux, on n’est pas chez Bergman. On sait à l’avance que Sandra Bullock va succomber au charme de Keanu. De petites remarques sympas en moments de soutien lors des moments difficiles, leur relation va aller crescendo, jusqu’à l’éjaculation finale (enfin, le métro qui surgit de la bouche de métro pour s’écraser sur un boulevard). Le héros finit en couple.
Plusieurs passages sont amenés par une scène où le héros se retrouve suspendu à un filin (cordon ombilical ?) : l’ascenseur, le passage sous un bus… Une coïncidence ? Peut-être, n’empêche que c’est assez troublant.
Mais, bon, on n’est pas là pour réfléchir mais pour passer un bon moment, et Jan de Bont (ex-directeur photo de Verhoeven et de McTiernan), s’y emploie. Il livre avec SPEED l’essence du film d’action : quasiment pas de violence gratuite (hormis l’explosion du bus au second acte), peu de baston en close combat. Les seconds rôles ne nous apprennent rien sur eux, les dialogues ne sont pas moralisateurs, mais servent de pause.
L’histoire est essentiellement racontée par l’image et le montage, et l’allure frénétique pose la tension. Le film peut ainsi garder son rythme frénétique du début à la fin, libéré de toutes scories parasites.
Il y a une suite, mais pas indispensable.