Le Bouffon Vert, c'est le Power Ranger Vert qui a mal tourné
Il n'y a pas longtemps que le film de super-héros est à la mode. En 2002, seul X-Men & les deux premiers Batman de chez DC Comics avait été des succès critique ET public.
Souvent tenté (dont un projet par la Cannon réalisé par Joseph Zito) mais jamais réussi, Spider-Man semblait être une franchise impossible à adapter. Pour ce faire, le film réalisé par Sam Raimi fut doté d'un budget pharaonique de 139 millions de dollars. Force est de constater qu'on voit où l'argent est passé dans le film, multipliant les scènes étonnantes sans s'encombrer d'un background costaud (Peter Parker découvre ses pouvoirs en 15 minutes) mais sans non plus oublier son scénario, assez satisfaisant, sans être transcendant. Le véritable problème du film, au-delà d'un temps mort après une heure de film assez malvenu, ce sont ses effets spéciaux, fantastiques pour l'époque, absolument affreux et dépassés aujourd'hui. Impossible de se mettre totalement dans le film avec des personnages faits en images de synthèse.
La mise en scène de Sam Raimi se trouve être assez fantasque pour insuffler beaucoup d'humour bienvenue. Le casting est aussi extrêmement performant, de Tobey Maguire à James Franco en passant par l'excellent Willem Dafoe. Seul le casting féminin se plante totalement, entre une Kirsten Dunst insupportable et une Rosemary Harris pénible. Mais celui qui vole la vedette à Spidey, c'est clairement J.K. Simmons, absolument fabuleux, à en pleurer de rire, dans le rôle du patron du journal local. Pour couronner le tout, la musique de Danny Elfman est tout à fait honorable, avec un thème reconnaissable et réussi.
Spider-Man est un bon point de départ à la saga, pas sans défaut (comme la dégaine du Bouffon Vert, risible), mais avec énormément de qualités, dont la plus importante pour un point de départ : la sympathie. Pari donc réussi pour Sam Raimi mais il peut et il fera mieux avec la suite.