Phase 1: L'adolescence immature
Aujourd'hui quand on adapte un comics au cinéma, c'est l'esprit "buffet".
On y prend ce que l'on veut, le tout étant de rester dans une certaine logique.
Spiderman lui il prend tout.
Et si le cinéma bédé peut être très amusant comme on a pu le voir dans Dick Tracy, Spiderman lui reste dans un environnement des années 2000 ordinaire.
Sauf que l'adolescent qu'est Peter Parker semble tout droit sortir des 60's, l'époque ou l'on ne pouvait draguer des canons de son lycée qu'en ayant une voiture, parce que soyons francs, elles sont toutes des salopes vénales ces femelles, hein !
Son air de gentil nerd timide qui n'attendait que d'avoir des muscles pour devenir populaire, ses rapports avec son oncle et sa tante, et même sa passion pour la physique, n'ont jamais été fait pour la génération Y, qui pourtant est censée exister dans le film.
La ou ca devient encore plus fort, c'est dès que le Bouffon Vert rentre en scène: autant dire que la franchise cinématographique du tisseur n'a jamais été aussi proche du Sérial.
Déjà que Willem Dafoe est bien plus effrayant sans ce costume sorti d'un carnaval gay brézillien, il faut en plus que ce Bouffon Vert se comporte comme un méchant des Power Rangers.
En somme, il gigote dans tout les sens pour ne pas faire grand chose, il prend la voix d'une vieille retraitée à la tyroide défaillante et invente les pièges les plus cons au monde
("HINHIN je vais mettre ce tramway rempli de jeunes enfants innocents en danger, alors que j'aurai pu le foutre sur la gueule de Spidey, HINHIN que je suis diabolique !").
Si Stan Lee disait qu'un bon comics, c'est avant tout un bon méchant, alors Spider-man serait totalement foiré.
Cependant, le film n'est pas désagréable à regarder.
Son casting au poil ainsi que la science du cadre procurée par Raimi donnant lieux à des plans vertigineux et majestueux arrive à faire avaler la pilule.
Surtout dans ses 20 dernières minutes (sans aucun doute les meilleures) ou à lieu une vraie scène de combat et un détachement du teen movie pour le moins surprenant
Et le message du film, depuis répété à tort et à travers, s'avère peut être moins gratuit qu'il n'y parait quand on sait que le film est sorti après le 9/11.
Le problème c'est que Spider-man est aussi sorti après X-Men qui lui avait réussi le pari d'une véritable adaptation "moderne" de comic-book, et qui lui colle une grosse branlée.