Des moments de bravoure à couper le souffle

Dernier volet de la trilogie, Spider-Man 3 installe une surenchère dans tous les coins, du poussif à gogo, que ce soit dans les bastons, les enjeux ou même dans des scènes d’un cartoonesque exacerbé. Des méchants en pagailles, des sous-intrigues mal exploitées, des facilités scénaristiques : tout est casse-gueule.


 Seulement voilà, Sam Raimi revient ici avec son talent qu’on lui connaît, et dans tout ce ram-dam éparpillé et confus, instaure des petites pépites qui nous font penser qu’on assiste quand même à un spectacle grandiose, sans la teneur émotionnelle des premiers opus.
Peter Parker est arrivé à trouver l’équilibre dans sa vie, que ce soit amoureuse ou héroïque, mais en plus de l’apparition d’un nouvel ennemi extrêmement puissant, qui n’est autre que l’Homme Sable joué par Thomas Haden Church (Killer Joe) il devra affronter son ancien ami Harry Osborn, devenu le Bouffon Vert à son tour, et surtout lui-même. Lui-même car une substance extraterrestre a pris possession de son costume, et fait ressortir tous les côtés obscurs du jeune homme.
Entre le désir d’être soi, et la fascination d’être un autre, l’idée du changement de personnalité est bonne, car elle remet certaines choses en cause. Mais il se trouve qu’à l’écran, la scène de ce revirement radical est d’un ridicule total, mal joué, mal amené et trop appuyé pour qu’on puisse ressentir quoi que se soit. Les maladresses et facilités sont nombreuses, à l’image de la perte de mémoire d’un des personnages, de l’arrivée du symbiote, ou de la création du dernier méchant, Venom (Topher Grace, vu dans Predators), et on se demande où tout cela va nous mener.
Pourtant il nous arrive d’assister à des moments d’une extrême grâce, surtout un en fait, qui est la naissance de l’Homme Sable, images magnifiques et thème musical puissant à la clé. Capable du meilleur comme du pire, Sam Raimi assume les extrêmes, et bien lui en prend quand c’est pour nous fournir des affrontements bourrins à souhait. La confrontation musclée de Peter Parker contre le Bouffon Vert, ou Spider-Man contre l’Homme Sable sont des moments purement jouissifs.
C’est la principale qualité de Spider-Man 3 : rendre une copie aux scènes d’action démesurées, épiques, usant d’un peu plus d’effets visuels, mais parfaitement dompter par une créativité sans limite. Au-delà de ça, le héros est toujours aussi bien travaillé, le poussant dans ses derniers retranchements, ses pensées sombres, l’élevant ainsi dans la maturité, pour en faire un grand Peter Parker, plus qu’un grand Spider-Man.

POUR LES FLEMMARDS : Malgré des méchants simplistes et des passages ridicules, le souffle épique des scènes d’action et la noirceur de cette conclusion l’emportent haut la main.

Djack-le-Flemmard
8

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Créée

le 11 août 2014

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