Spidey est un beauf...attends, quoi ?

Y'a des réalisateurs qui ne savent pas clore efficacement leur trilogie...Les Wachowski avec Matrix, Lucas avec Star Wars...Et maintenant, Raimi avec Spiderman.

Histoire de vérifier que je suis bien un vendu, oui, j'ai beaucoup aimé les deux premiers opus. Et la chute sur le troisième n'en fut que plus douloureuse (tandis que ceux qui vomissent les films de Raimi eux pourront s'en servir comme preuve accablante. Le malheur des uns...)

Passons tout d'abord sur les points positifs du film : les scènes d'action du deuxième étaient déjà un bon cran au-dessus de celle du premier, fun, dynamiques et plus originales et ce Spidey trois transforme superbement l'essai avec des scènes dantesques, comme celle de la grue rasant un immeuble. Une grande réussite. mais si ça suffisait à faire un bon film, Steven Seagall saurait plus où ranger ses oscars.

Ensuite, l'homme sable qui donne lieu à une très belle scène durant sa transformation : classieuse, presque touchante, appuyée par la seule musique réellement percutante du film.

Après...heu...Ben Venom est classe. En venom. Il est bien animé, quoi. Enfin bon, y'avait le budget. Et j'aime toujours autant James Franco en Harry, même si c'est entièrement subjectif, sa relation avec Peter reste largement plus intéressante que l'amourette crispante avec MJ, par ailleurs.

Et...c'est à peu près tout.

En fait ce Spiderman 3 parvient déjà à totalement FLINGUER ses grands frères en nous servant un pseudo twist lié à la mort de Benjamin Parker, qui colle un pathos - que dis-je en tartine trois épaisseurs - totalement dispensable tant PATHOS résumerait à merveille ce film. Oui, encore plus que les précédents, oui. Alors je sais bien que le personnage de Spidey est une ode au pathos dans l'œuvre originale mais c'était vraiment pas la peine de savater toute l'intro du premier film pour ça, Sammy. Y'avait d'autres méthodes, plus subtiles.

Les retournements de situation sont aussi gros qu'un poing de titan dans la gueule - et je reste poli - et sont totalement inutiles : l'amnésie d'Harry - c'est bien pratique ma bonne dame - en est un parfait exemple.

Comme dans les deux précédents, Marie-Janne est irritante, caricaturale et antipathique au possible, ne servant qu'à ralentir spidey ou à se faire enlever. Merci pour l'utilisation sexiste et si t'avais pu l'achever, Sammy, ça aurait soulagé tout le monde : Spider-man, toi - vu comment tu traites le personnage - et le spectateur. Elle parvient même à être encore plus décorative que précédemment, on aurait difficilement cru ça possible.

Et enfin, LE point d'orgue de la catastrophe : Venom. La rumeur veut que Sam Raimi n'ait pas voulu mettre Venom dans cet opus et qu'il lui ait été imposé. Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça se voit. Du moins, j'espère que c'était contraint et forcé, sinon ça n'a aucune excuse. Commençons par le symbiote, implanté dans l'histoire façon "Ho mais alors quelle coïncidence" lors d'une magnifique scène de rempliss...d'amour. Ce symbiote transforme alors Spidey/Peter en manipulateur ténébreux que des pulsions meurtrières viennent animer. Dans le comics. Dans le film, il nous offre la séquence la plus pitoyable, où Tobey Mc Guire tente de se la jouer brun ténébreux briseur de cœur. Et autant j'aime Tobey pour son visage lunaire et son côté de sympathique looser, autant j'ai toujours considéré qu'il était un BON Spiderman, cohérent avec le comics d'origine, autant le voir dans cette scène est embarrassant. Quand on a un charisme de premier de la classe complexé, essayer de se donner de faux airs à la James Dean c'est pas seulement ridicule, c'est artistiquement suicidaire. Cette séquence plombe pratiquement le film à elle toute seule.

Spiderman se rend donc compte que le symbiote le pourrit un peu (et le fait jouer comme une poêle à frire) et s'en débarrasse en le faisant tomber sur son ancien rival, Eddy Brokes, venu prier à l'église pour que...Spiderman meure. Paye ton symbolisme subtil. Suite à ça...On verra Venom entre dix et quinze minutes au total. De tout le film. Et il n'aura ni épaisseur psychologique, ni background intéressant, ni vraiment d'autre intérêt que de proposer à l'homme sable de défoncer la gueule de Spiderman, vu que ledit homme sable est apparemment pas capable d'y penser tout seul. Viendra s'y mêler Harry - Bouffon vert - Osborn qui fera le yoyo entre les deux camps tout le long de l'histoire et - si le dilemme entre venger son père et son amitié pour Peter restent les rares thèmes bien abordés dans le film - servira juste à RAJOUTER du pathos quand son utilisation aurait pu être bien plus intéressante. En gros, nous avons trois méchants salement torchés.

Ce film décuple les défauts des deux premiers au point d'en être caricatural, je me suis presque demandé si je ne regardais pas une parodie, par moment. Certes, il comporte de très belles scènes et parvient à hisser quelques personnages au-dessus du marasme mais franchement, comme session de clôture, ça laisse un vieil arrière goût déplaisant de bâclage et de n'importe quoi.

L'impression qui se dégage de Spiderman 3 c'est que Raimi est au bout et en a marre, que Mc Guire en a marre...Et du coup le spectateur aussi. Rideau.
SubaruKondo
4
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le 4 oct. 2014

Critique lue 353 fois

SubaruKondo

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