Far From Home, mais pas trop.

Premier film post Avengers Endgame et dernier film de la phase 3 du Marvel Cinematic Universe, ce nouvel opus sur l'homme-araignée avait une certaine pression sur les épaules. Celle d'assure la transition vers un nouveau chapitre dont on ne sait encore pas grand chose au moment où le film sort en salle. Les bandes annonces laissaient prévoir une ouverture vers le multivers, élément récurent dans les comics mais pour l'instant peu explorée au cinéma. Son cousin Spider-Man: Into the Spider-Verse s'en est cependant pas privé en fin d'année 2018.

Spider-Man : Far From Home est un bon film de super-héros. Il est classique et on n'atteint pas les sommets des Avengers : Infinity War ni Avengers : Endgame, mais il assure le divertissement et il ne paraît pas faible même en passant après ses deux gros mastodontes, spécialement Endgame. Ce second volet sur cette troisième version du personnage ne fait pas parti du haut du panier de la saga MCU mais il n'est pas non plus dans les moins bon épisodes. C'est une suite dans la ligné du précédent opus, avec les mêmes qualités ainsi que les même défauts.

Parmi les qualités, on retrouve celles habituelles de la saga, à savoir l'humour qui fonctionne bien, les effets spéciaux et le côté spectaculaire qui est bien présent. Jon Watts qui rempile après Homecoming ne fait pas d'étincelle derrière la caméra mais sa réalisation est correcte pour rendre les scènes d'action fortes. Et les séquences d'illusion sont pas mal fichues non plus. De plus, Tom Holland est toujours bien sympathique en Peter Parker, assez amusant. C'est cependant Zendaya qui tire sa ficelle du jeu, c'est elle qui se montre la meilleure actrice du casting. Sa version de MJ, très différente de celle présentée par Kirsten Dunst dans la trilogie de Sam Raimi est une belle nouveauté.

Parmi les défauts maintenant, comme dans le premier film, on pourra reprocher à ce nouveau Spider-Man d'être beaucoup trop dépendant de personnages secondaires. Malgré l'absence d'Iron Man, l'homme-araignée a encore du mal à s'imposer pour le héros qu'il est et à faire ses preuves par lui-même. Dans le précédent épisode, Spider-Man dépendait beaucoup d'Iron Man qui lui confiait ses costumes et qui lui sauvait la mise parfois. Dans cette suite, il dépend désormais du SHIELD composé ici de Nick Fury, Maria Hill et Happy. C'est le principal reproche à faire à cette troisième version du personnage. Dans les deux autres, le super-héros était seul pour sauver la ville. Alors que dans la version MCU, Spider-Man est constamment accompagné et aidé, ce qui diminue l'aura de ce super-héros qui n'apparaît finalement pas si fort puisqu'il a toujours besoin d'être aidé. De plus, un autre point négatif sur ce film, là encore habituel dans le MCU, c'est le grand méchant qui apparaît bien fade et ne donne pas l'impression de représenter une vraie menace. Sa révélation n'est absolument pas surprenante et le film globalement se montre prévisible.

Spider-Man : Far From Home est un bon nouvel épisode dans la saga du MCU. On est servi, la formule Marvel continue de faire ses preuves, le blockbuster est divertissant. Néanmoins, ce vingt-troisième opus ne propose rien de très novateur, rien qui fasse qu'on le retiendra comme un excellent film de super-héros. Pour cela, on continuera de se tourner vers la trilogie de Sam Raimi ou les deux films de Marc Webb.