Notre araignée du quartier a le cafard. Peter Parker n’a pas goûté la mort prématurée de son mentor Tony Stark. Tony qui ? Mais si, souvenez-vous, le riche millionnaire qui nous construit une armure high-tech avec trois cailloux et deux tiges en fer au fin fond d’une grotte afghane dans Iron Man (Mac Gyver/Richard Dean Anderson ne s’est toujours pas remis de cet affront et a pris quelque 200 kg) mais qui, dans Endgame, succombe à la toute-puissance de la mitaine galactique qui lui donne le pouvoir… de ne succomber à rien.
On lui en veut pas à notre Tony, c’est pas évident de piger le code couleur des pierres d’infinité (c’est quelle gemme déjà contre la crise cardiaque, le rouge ? Zut non, me suis gouré, mais vite purée je vais crever…). Spiderman s’en remet vite cependant et décide de partir en voyage scolaire à travers l’Europe, traqué par Fury et ses sbires bien décidés à lui confier des missions de la plus haute importance. Au programme du 23e film MCU (quand même !) qui vient conclure la 3e phase : clichés européens réducteurs, scènes d’actions cousues (tissées) de fil blanc et amourettes adolescentes sur fond de gentilles batailles rangées contre les méchants Élémentaux. Tout ça aux côtés du très énigmatique Mysterio interprété par un minimaliste Jake Gyllenhaal qui n’est jamais aussi bon que coiffé d’un bocal à poisson sur la tête.
Reste un sous-texte politique mou du genou où post-vérité et fake news constituent le plus redoutable des super-pouvoirs. C’est déjà ça me direz-vous. Donald Trump, lui, a surement apprécié cette charge bien inoffensive et lénifiante. Qu’on nous rende Sam Raimi !!