Marvel nous offre un blockbuster estival typique dans le sens noble du terme, fun, léger et divertis

Marvel et ses têtes pensantes sont forts, très forts. Après avoir clôturé de la plus belle des façons la phase 3 de son univers partagé avec « Avengers, Endgame » et bâti un modèle artistique et économique impeccable, dont la cohérence est irréfutable qu’on aime ou pas leurs productions et en dépit de la qualité variable de la vingtaine de films qui le constitue, ils nous offrent un petit plaisir estival pour achever véritablement dix ans de films de super-héros. Et encore plus fort, leur version de « Spider-Man » est en passe de faire oublier celle pourtant réussie de Sam Raimi qui inaugurait (avec les « X-Men ») la mode des films de super-héros il y a près de vingt ans. Cela grâce à un respect du comic original sans faille, un humour réussi et une ambiance teen-movie tout à fait adaptée à l’Homme Araignée. Mais surtout un interprète pour le rôle-titre tout bonnement parfait, et désormais irremplaçable, en la personne de Tom Holland.

Ce dernier incarne admirablement cet adolescent tiraillé entre son devoir de sauveteur de la planète et ses désirs de jeune garçon encore insouciant. Non seulement le jeune acteur joue bien mais en plus il correspond bien mieux que Tobey Maguire, un peu fade, et Sam Riley, trop sérieux, aux exigences originelles de ce rôle. Il nous a conquis et il réussit à nous surprendre malgré le fait que cette histoire est rebootée pour la énième fois. A ses côtés, on est content de retrouver Nick Fury et Maria Hill mais également Happy. Ses partenaires de jeu adolescents, Ned et MJ, sont également de la partie et sont bien plus que des seconds rôles figuratifs, ce qui permet à ce nouvel opus de plonger pleinement dans le teen-movie entre comédie pure et comédie sentimentale. Et sur ce pan là, c’est vraiment réussi, surtout que la petite virée européenne de l’histoire apporte son lot d’exotisme et d’aventures. En revanche, le vilain incarné par Jake Gyllenhaal est un peu léger. Sa composition manque de panache et le rôle en lui-même n’est pas assez fouillé. C’est peut-être le talon d’Achille de cette nouvelle trilogie : ses méchants ne sont pas les meilleurs, on préférait ceux de Sam Raimi comme le docteur Octopus.

Ensuite, il faut avouer qu’à force on n’est plus surpris ni par les scènes d’action, efficaces à tous niveaux mais plutôt banales, ni par le déroulement de l’histoire à proprement parler mais qu’on trouve notre plaisir davantage dans la complicité établie par l’équipe à la barre et le spectateur, que ce soit dans le fan service ou encore le plaisir de retrouver tout cet univers et les clins d’œil qui vont avec. Mais le but avoué est de divertir sans prendre la tête et à ce niveau le spectateur n’a pas de souci à se faire. On a constamment le sourire aux lèvres grâce aux quiproquos en série vécus par Peter Parker dans cette escapade sur le Vieux Continent et c’est techniquement toujours aussi impeccable. Il n’y a pas une seule baisse de rythme et le rebondissement principal du scénario est bien amené et probant. « Spider-Man, far from home » est une conclusion amusante, plaisante et récréative du MCU après dix ans de bons et loyaux services. Un film frais et emballé avec soin et respect pour ses fans, à défaut d’être révolutionnaire dans un genre qui devient saturé.

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