Celui qui a casté Tom Holland en spider man a bien fait d’aller bosser le jour où il a fait ce choix. Parce que ce jeune acteur est parfait dans le rôle de l’ado écrasé par le pouvoir dont il dispose, les enjeux qui le dépassent, et ses aspirations humaines de “vie ordinaire”: sa bonne bouille du gars à côté de ses pompes, ses bourdes à répétition et son humour en font un spider man très attachant, même quand il n’utilise pas de toile collante.
Il est même mignon en interview avec sa propension à spoiler et sa façon d’en plaisanter. Bref, j’aime beaucoup ce gamin.
Le film arrive à annoncer l’après end game et à prendre le chemin de la comédie en une habile introduction: déjà pendant le traditionnel logo marvel, le fond sonore n’a rien d’héroïque puisque c’est Withney Houston qui vient nous accueillir avec son “i will always love you”.
Qu’est ce qui s’est passé chez marvel pour recycler le titre le plus kitch et tire-larme des 30 dernières années?
Et en même temps, ça marche: si on avait oublié que les historiques surhommes n’étaient plus là, voilà qu’on commence à sentir un peu de nostalgie devant ces images. Un début de tristesse vite dissipé par un diaporama digne de collégiens - et bam la voilà la transition. Exit le passage larmoyant, en 10 secondes le spectateur se souvient que chez Peter Parker, il est plus question d’adolescence qu’autre chose.
On a envie d’applaudir cet art de l’introduction qui élimine de suite le rappel des épisodes précédents tout en assumant le basculement dans un teen movie version super héros.
Cette fois-ci Peter rencontre un nouveau mentor, incarné par Jake GIllenhall qui parvient à exister malgré son costume encombrant. Il incarne à merveille un mysterio qui tombe à point nommé pour servir de Tony stark de substitution pour le jeune arachnide, puis le changement de ton du personnage où on suppose que l’acteur a dû jubiler.
Spider man far from home arrive à jouer sur plusieurs fronts: du difficile passage de l’après avengers à la comédie fleur bleue en passant par de grands combats et un mini tour de l’Europe, il y a de quoi donner satisfaction au spectateur.
On ne s’ennuie pas devant ces nouvelles aventures du gamin araignée, et même si on devine certaines ficelles scénaristiques, il reste assez de bonnes choses à découvrir pour apprécier le voyage.
On appréciera au passage le clin d’oeil en forme de détour qui fait atterrir Peter parker le temps d’une scène en Hollande, rendant hommage au patronyme de l'interprète. Voici le genre de petites touches d’humour qui aèrent un peu plus un film déjà agréable de fraîcheur.
Far from home vient conclure une phase du marvel cinematic univers avec assez de dextérité pour qu’on se dise qu’il reste de belles toiles à tisser et que s’il ne devait rester qu’un héros à suivre, on aimerait qu’il soit aussi adorable que ce Spiderman gaffeur.