Critique rédigée en juillet 2019


Je ne vais pas passer par quatre chemins, je suis allé voir Spider-Man: Far from Home sans connaître l'intégrale d'Avengers, encore moins la totalité des films du MCU et toujours pas le tant acclamé New Generation (2018). De plus, même en ayant apprécié le premier Homecoming par rapport aux deux Amazing, je suis encore resté trop spectateur devant pour garder un souvenir mémorable du film.
Suite directe du précédent opus sorti à l'été 2017, Far from Home met en scène le voyage scolaire mouvementé de Peter Parker (Tom Holland). En effet, il souhaite "faire un break" avec le monde de la justice afin de passer des vacances en compagnie de sa dulcinée MJ (Zendaya). Hélas, la tâche se complique lorsque sa confiance se tourne vers Quentin Beck aka Mysterio (Jack Gyllenhaal), justicier en apparence qui va faire vivre à Spidey un véritable cauchemar (aussi bien au sens propre qu'au sens figuré!). Le super-héros peut-il encore rêver d'une vie normale ?


Je n'étais pas allé voir un super-héros au cinéma depuis The Dark Knight Rises en 2012, je me suis donc fait une joie de pouvoir me rendre en salles obscures voir ce septième film mettant en vedette l'Homme Araignée. Tom Holland est un acteur à l'apparence tout à fait sympathique, les charismatiques Jack Gyllenhaal et Samuel L. Jackson étant de partie, je me suis ainsi surpris à passer un bon moment devant FFH.


Le film plaît beaucoup par son scénario purement "spiderique" qui a le mérite d'être mené dans des cadres spatiaux de choix. En effet, nous sommes une nouvelle fois face à un Peter Parker confronté au dilemme que lui soumet la frontière entre sa vie privée et sa vie de super-héros, dans une palette d'environnements variés tels que Venise (avec une déclaration qui tombe à l'eau...), Prague et Londres.
Le personnage suscite autant de compassion que d'humour parce que le voyage scolaire auquel il participe l'emmène aux quatre coins de l'Europe, mais ce n'est pas pour autant qu'il parvient à fuir ses ennuis. Au même titre que le premier opus, le tout est malicieusement mené avec beaucoup d'autodérision et de comique de situation, par exemple au cours des séquences durant lesquelles Peter Parker pense voir son secret révélé au grand jour...


...pour finalement se faire découvrir subtilement par sa copine MJ.


Malheureusement, cela découle à l'un des écueils majeurs du film: l'omniprésence d'humour. De toute la saga cinématographique Spider-Man depuis les Amazing, j'ai sincèrement l'impression qu'il est impossible pour ce personnage de dévoiler sérieusement sa facette noire, celle qui nous dévoile un personnage souffrant de ne pas pouvoir "être lui-même". De plus, beaucoup d'éléments comiques se concentrent sur des éléments scénaristiques complètement anecdotiques et qui n'auraient jamais dû avoir lieu, tels que la romance entre Ned et une de ses camarades (dont j'ai oublié le nom tant le personnage est dénué de toute histoire): inutile ! Elle ne fait office que de remplissage et c'est le seul ressort humoristique qui ne suscite aucun sourire en nous.


Visuellement le film est très beau, il rattrape le manque majeur de scènes de voltige du premier opus pour ici nous offrir un spectacle soigné et tout à fait agréable par la variété des paysages et l'exploitation des super-pouvoirs.


Là où le film marque des points, c'est en grande partie grâce au charisme et à la curiosité que suscite Mysterio. Désir de longue de date de la part des fans de la première heure, son apparition à l'écran en tant que super-vilain est favorable à d'impressionnantes idées de mise en scène et de retournements de situation.


La longue séquence "hallucinatoire" qu'il fait subir à Spider-Man dévoile à elle seule l'esprit tordu de ce méchant et la perdition grandissante du héros, à travers cet amalgame hallucinant entre l'illusion et la réalité. Quels retournements ! On en ressort tout aussi hébétés que ce pauvre Spidey qui pense avoir été sauvé par un Nick Fury (Samuel L. Jackson) qui n'était qu'une illusion...


En revanche, il est regrettable de ne pas avoir assez fouillé la facette psychologique de ce méchant, parce que suite à sa trahison nous découvrons que ses motivations étaient beaucoup trop minimalistes pour paraître crédibles.


Il ne cherche qu'à faire trinquer Spider-Man du sort que Tony Stark aka Iron Man lui avait réservé, à savoir l'exclusion de leur unité. Rien que ça... C'est vraiment dommage car en l'occurrence il aurait été vraiment intéressant de dévoiler un secret douloureux et enfoui du personnage, qui au final ne peut se réduire qu'à un être monstrueux sans trait d'humanité aucun.


Aussi, il est finalement évident de constater de la part des fans de pacotille comme moi que le film manque souvent de clarté lorsque le récit fait des rapprochements avec les autres films du MCU. Effectivement, s'il est explicitement montré la mort des personnages au cours du final d'Avengers: Endgame, je ne cache pas avoir régulièrement perdu le cours de l'histoire faute à des séquences de dialogues trop longues et à la limite du confus lorsque le récit explique la vie des personnages secondaires. Le film aurait pu être plus accessible si les explications sur chaque personnage avaient été moins approximatives.


J'aurais pu développer davantage certains de mes coups de coeur mais je pense que tout a déjà été sous-entendu ; Spider-Man: Far from Home, est un nouveau divertissement honnête. Loin de sa maison, Spider-Man se révèle être un fervent comique tant son manque d'assurance l'amène à commettre des choses irréparables et qui mèneront l'intrigue sans relâche durant 130 minutes. Je n'ai ressenti aucun temps mort, on rigole pas mal même si c'est souvent assez peu utile et on se retrouve surtout face à de jolies scènes de grand spectacle. Tout ce qui ressort de cet opus est sa substantifique toile.
PS: la scène pré-générique annonce une jolie couleur pour le -éventuel- prochain opus !

Créée

le 18 déc. 2020

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