Introduit dans l'explosif Captain America : Civil War, ce nouveau Spider-Minot revient dans un long métrage rien qu'à lui. Le deuxième reboot de la franchise en à peine quinze ans... Mais ne boudons pas notre plaisir : bien que formaté, Homecoming surpasse largement le médiocre Amazing Spider-Man de Marc Webb et emprunte une route très différente des opus de Sam Raimi.


Pour éviter une désagréable impression de déjà-vu, cette origin story zappe carrément la morsure de l'araignée et la découverte des pouvoirs. Elle préfère raccrocher les wagons avec Civil War lors d'une scène introductive assez désopilante où Peter Parker ne peut s'empêcher de documenter sa première mission en mode vlog. Le reste est à l'avenant : drôle, pop, référentiel, méta, complice. L'amateur de marvelleries se régale ; l'allergique soupire bruyamment. L'excellent casting, alternant "vieux" cools (l'indéboulonnable Robert Downey Jr. et Michael Keaton en gros retour de hype) et jeunesse métissée (Donald Glover, Zendaya, Jacob Batalon...), fonctionne à merveille.


Avec ses six scénaristes crédités au générique, Homecoming aurait pu ressembler à un patchwork mal cousu. Il n'en est rien : l'histoire, mixant la vie lycéenne de Peter et ses acrobaties costumées, tient la route, à quelques incohérences près (comment Toomes a pu dealer de la techno alien pendant huit ans sans que personne ne réagisse ?). Fougueux et maladroit, le jeune Spidey incarné par Tom Holland impose son style naturellement. Souvent traitée sur le registre de la comédie, sa relation avec son papa de substitution Tony Stark s'avère assez irrésistible. Bien sûr, il est aussi question des sacrifices, mensonges et autres secrets inhérents à la double vie de super-héros. "With great power comes great responsibility", qu'il disait...


Le vraie déception concerne les scènes d'action, finalement peu mémorables, surtout pour un spectateur abreuvé aux incroyables bastons des derniers Captain America. Les chorégraphies virevoltantes de Spider-Man et de Vulture reposent trop sur les CGI et ne peuvent rivaliser avec la virtuosité et les potentialités des Avengers au complet. Ce n'est pas une combinaison parlante high-tech (elle s'appelle Karen) ou quelques gadgets aliens qui y changeront quelque-chose.


Divertissement parfaitement calibré, Homecoming compense son sérieux manque d'imagination par un humour malicieux, un méchant réussi et un protagoniste attachant. On a hâte de retrouver tout ce beau monde au prochain épisode, notamment la nouvelle MJ, particulièrement prometteuse, quoiqu'en disent les haters. Rafraîchissant.


Critique aussi publiée sur www.clapmag.com

Créée

le 29 juin 2017

Critique lue 816 fois

11 j'aime

Arthur Bayon

Écrit par

Critique lue 816 fois

11

D'autres avis sur Spider-Man: Homecoming

Spider-Man: Homecoming
MatthieuS
7

Marvel Comical Universe

Le troisième reboot du personnage de Spiderman au cinéma, interprété par le jeune Tom Holland, ne fût pas chose aisée à encaisser, notamment pour moi. J’ai un rapport particulier avec le personnage...

le 13 juil. 2017

102 j'aime

14

Spider-Man: Homecoming
Behind_the_Mask
7

Toile de maître ?

Après une apparition en forme de guest star pendant la mémorable (pour moi, du moins) Civil War, Tête de Toile connaît aujourd'hui, déjà, son troisième cycle. En une quinzaine d'années, qui plus est...

le 12 juil. 2017

89 j'aime

22

Spider-Man: Homecoming
Sergent_Pepper
6

Filets mignons

Retour au bercail pour Peter Parker, qui rejoint la MCU, Spider Man Homecoming a tout de la récupération un peu hasardeuse mais inévitable d’une franchise au lourd passif, et qui a déjà eu son lot...

le 31 juil. 2017

68 j'aime

5

Du même critique

Les Enfants loups, Ame & Yuki
VaultBoy
9

Vous n'avez pas, monsieur Miyazaki, le monopole du coeur

En deux films - La Traversée du Temps et Summer Wars -, Mamoru Hosoda a prouvé qu'il pouvait secouer le monde de la japanime grand public largement dominé par les productions Ghibli. Deux longs...

le 29 août 2012

133 j'aime

23

Maus : L'Intégrale
VaultBoy
10

Au chat et à la souris

Grand Prix de la ville d'Angoulême cette année, Art Spiegelman est surtout connu pour son Maus, récompensé en 1992 par le seul premier prix Pulitzer jamais accordé à une bande dessinée. Si je me...

le 10 avr. 2011

123 j'aime

3

Stoker
VaultBoy
8

Vampires, vous avez dit vampires ?

Premier film en anglais du génial Park Chan-wook, Stoker avait de multiples raisons de se planter : script écrit par Wentworth Miller de Prison Break (!), possible perte de liberté du réalisateur...

le 6 mai 2013

95 j'aime

11