Sous la direction de Jon Watts, Spider-man Homecoming retrouve une forme de teen movie plaisante, qui prévaut sur de l’action peu mémorable.


SPIDER-MAN HOMECOMING est la troisième adaptation des aventures de l’homme araignée en dix ans – depuis le dernier opus de Sam Raimi en 2007 -, seulement trois ans après The Amazing Spider-man 2 de Marc Webb. Autant dire que Sony – qui dispose des droits d’adaptation du personnage, mais se contente cette fois de distribuer le film – et Marvel Studio (ici producteur) prenaient le risque de lasser le public avec un énième reboot. Pour éviter le sentiment de redite, la production a décidé de présenter un Spider-man déjà bien en place. SPIDER-MAN HOMECOMING faisant suite aux événements de Civil War, durant lequel Peter Parker (très bon Tom Holland) donnait un coup de main rapide à l’équipe d’Iron Man. Les vacances terminées, il doit donc retourner chez lui (homecoming) et reprendre une vie « normale ». Mais entre ses cours et les petits services qu’il rend au voisinage, l’adolescent espère évidemment un appel de Tony Stark. L’arrivée du Vautour (Michael Keaton), un super-vilan créé indirectement par les Avengers, va lui permettre de faire ses preuves.Spider-man Homecoming.


C’est, dans un sens, à la manière de Sam Raimi que Jon Watts aborde le personnage davantage du point de vue de l’adolescence. Évidemment, si Raimi avait su y mettre sa patte personnelle, autant dans l’évolution du récit que dans la réalisation, Watts se doit de suivre un cahier des charges bien précis – celui propre au MCU. Limitant ainsi toute prise de risque de la part d’un réalisateur sans poids réel, SPIDER-MAN HOMECOMING est loin d’atteindre la grandeur de la première trilogie, désormais mythique. Ceci se traduisant par une vision du récit sur le court terme, ainsi qu’une absence de plans marquants, comme pouvaient l’être le fameux baiser la tête à l’envers ou le combat contre Octopus sur un train. C’est d’ailleurs en reproduisant plus ou moins cette séquence (cette fois sur un ferry, que Spider-man tente de maintenir en un seul morceau à l’aide de ses toiles) que Watts tient son seul moment mémorable.


Du reste, il apparaît des séquences d’action bien fades. Cependant, à l’instar de Marc Webb qui avait tout de même pu placer un peu de sa sensibilité dans la relation entre Peter et Gwen, Jon Watts (et les trop nombreux co-scénaristes qui l’accompagnent) se montre vraiment convaincant (et certainement plus libre) lorsqu’il s’agit de traiter de la vie personnelle du héros. Un héros bien plus jeune, en accord avec son époque (celle des réseaux sociaux et de la fausse nostalgie du rock des Ramones), et dont le côté maladroit rend particulièrement attachant. Prenant alors la forme d’un teen-movie drôle et fun, SPIDER-MAN HOMECOMING donne de la fraîcheur au sein du monde des super-héros. D’autant plus que les Avengers ont eu le défaut, depuis plusieurs films, de se montrer de plus en plus antipathique. C’est toujours le cas ici avec les quelques apparitions de Tony Stark, tandis que l’origine du Vautour amène davantage d’empathie pour les « vilains ». Ce qui n’empêche pas le film d’être extrêmement divertissant, sans fausse note ni longueur. Et même s’il ne devrait pas marquer les esprits durant une décennie, le plaisir aura été présent, au moins le temps d’un instant.


Par Pierre Siclier pour Le Blog du Cinéma

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le 2 août 2017

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