Les quelques secondes qui avaient été généreusement accordées au nouveau spider man dans civil war avaient tenu lieu de bande annonce de luxe pour le reboot du personnage: Spiderman débarquait sous les traits d’un jeune minot plein de verve et en complet décalage avec les “vieux” avengers.
Ça apportait de la fraicheur, et surtout ça prenait en compte le fait que Peter Parker avant d’être un héros était un ado ayant grandi en rêvant des exploits de ses aînés.
Lâcher un fan au sein du groupe qu’il adule: quelle bonne idée! Niveau identification on est bon pour cibler une nouvelle tranche d'âge. Quel meilleur moyen de faire le lien entre des acteurs qui vont bientôt quitter leurs oripeaux et la relève? On peut reconnaitre que c’est bien joué.


Homecoming ne nous prend pas en traître: il évite de nous repondre une origin story tout en présentant un super héros qui ne l’est pas autant qu’il l’aimerait. Jolie pirouette.
Tony Stark surveille les progrès de Peter comme s'il s'agissait d'une machine en rodage qu'il laisse s’amuser à combattre le crime dans sa petite ville. On laisse le gosse faire mumuse dans sa chambre en gros.
En parallèle on suit la vie “ordinaire” de Peter, où se joue le grand drame de l’adolescence boutonneuse: la course à la popularité et la conquête de LA fille.


Héros juvénile, traitement adapté, enjeux minimalistes, on aimerait dire que ce teen movie modernise totalement l’univers Marvel, mais ça n’est pas le cas.


On s’ennuie beaucoup: les scènes d’action sont bien présentes mais on peine à comprendre comment on en arrive là et leur enchaînement. Pas parce que c'est compliqué, mais surtout parce que c'est fait au lance-pierre.
La narration est suisse: pas pressée et pleine de trous (comme le gruyère, alors que le gruyère suisse n’a pas de trous en fait…. faut pas chercher à comprendre).
On attend que ça décolle mais ça stagne.


Quelques passages arrivent heureusement à sortir du lot, et vers la fin un twist arrive à nous surprendre, mais le film se prend vite les pieds dans le tapis sur le reste.


Tom Holland est attachant et on veut suivre son évolution d’ado pas vraiment à l’aise, mais ses épaules sont trop frêles pour porter un long métrage qui ne fait pas d’efforts pour l’aider.
C’est comme si à l’image de son héros, ce spiderman homecoming avait enfilé un costume mal adapté.


D’un autre côté j’ai l’impression de ne pas être le public cible: le film est clairement plus jeune que les autres, et il s’adressera sans doute mieux aux cinéphiles en devenir qui vont pouvoir grandir avec ce personnage qui leur parlera plus qu’un Iron Man déjà trop vieux.


Marvell a raison de préparer le terrain pour l’avenir, mais j’ai comme l’impression qu’à un moment ça se fera sans moi.

iori
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le 8 sept. 2017

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