Ce premier film Spider-Man "made in" Marvel était attendu comme le messie ; ce qui a en partie créer une réaction plutôt négative envers le dyptique The Amazing Spider-Man de Sony qui préféraient rebooter dans la redite que laisser le Tisseur rejoindre les rangs des Avengers. Malgré une première apparition amusante mais discordante dans Civil War, ce Spider-Man Homecoming est donc l'occasion de réellement mesurer la vision des studios Disney/Marvel - à qui tout semble réussir - vis-à-vis de leur "Collant" emblématique. Et le constat est tristement rédhibitoire : s'il s'agit d'un bon film Marvel, réalisé dans les carcans du MCU, il est plus délicat d'affirmer qu'il s'agit d'un bon film sur Spider-Man. Tout d'abord, précisons que l'on ne ressasse pas à nouveau les origines du personnage, mais qu'on le suit après déjà quelques mois de pratique et surtout bien après les événements de la lutte superhéroïque entre Captain America et Iron Man. On est donc directement plongé dans les cabrioles d'un Peter Parker qui adore sa double identité et ses pouvoirs. On retrouve ainsi les déplacements virevoltants et les joutes verbales qui font le sel du jeune héros.
En revanche, si Peter aime tant revêtir son costume d'araignée, c'est surtout car il a été conçu par Stark lui-même, qui lui sert également de mentor tout au long du film, le plus souvent par le biais de Happy. Et c'est là une des relations qui mine le film, dans le but évident de pouvoir créer les raccords avec le MCU. En contrepartie, on a surtout l'impression que Peter est un incapable, qu'il ne peut rien faire sans ce costume high-tech aux mille-et-une fonctionnalités, et ce malgré quelques brefs plans de potions de toile, ou bien une vingtaine de minute en costume pyjama. La présence de cette combinaison Stark suréquipé, avec I.A. parlante à la clé, donne surtout l'image d'un Spider-Man constamment assisté, bien loin de l'Homme Araignée que l'on adore.
Le costume est également propice à de nombreux gags. Le long-métrage ne lésine d'ailleurs pas sur le ton comique et plus léger, dans un esprit très familial et coloré où cette succession de scènes d'action-comédie renvoie aussitôt l'image d'un cartoon. Un esprit que l'on retrouve à travers Tom Holland excité tout au long du film, au point d'en être exaspérant. Et c'est dommage car on n'a pas vraiment le temps de connaître Peter Parker dans son intimité, entachée d'une romance bâclée. Le script est vraiment centré sur Spider-Man, et tous les personnages autour sont pratiquement invisibles. Seul Adrian Toomes - le Vautour - joué par un Keaton excellent, bénéficie d'un traitement de faveur. Ce qui permet d'amener des faces à faces tendus entre les deux ennemis. Notons également son très bon design moderne, qui fait son petit effet à chaque apparition. On remarque également pas mal de caméos de méchants connus de l'univers de Spider-Man.
Cela dit, les scènes d'action de ce Spider-Man Homecoming sont pour le moins banales. Aucune ne marque véritablement les esprits, encore moins avec une 3D des plus médiocres. Pire encore, la plupart des scènes des climax renvoient à des séquences des précédents films, soit en clin d'oeil bien appuyé ou inspiration mal digérée. On regrette également ce finale en demi-mesure. On ne peut alors que constater une énième mouture dans le tentaculaire MCU, en partie impersonnelle et sans réelle atmosphère propre, a contrario de ses prédécesseurs. Ce nouveau long-métrage sur l'Homme Araignée est ainsi bien en-dessous de la trilogie de Raimi en termes d'écriture dramatique et mise en scène de l'action ; même la duologie se montrait plus spectaculaire envers son héros titre. En somme, cette troisième itération de Spider-Man ne manquera pas de divertir, essentiellement grâce à quelques prouesses de son casting, et un esprit fun, néanmoins, les fans du Tisseur ne pourront que se sentir frustrés du traitement réservé à leur héros préféré.