Je vais commencer fort… C’est sans doute la meilleure version de Spider-Man qu’on ait jamais vue. Miles incarne une version alternative (c’est le cas de le dire) du classique Spidey tout en reprenant la formule qui fonctionne et en créant une vague d’émotions et de rire en perspective. Une réussite complète. Le tout accompagné par une chouette bande-son (une ost rap fort sympathique et des compositions démentes notamment celle du Prowler) renforçant la personnalité du personnage et le poids des évènements se déroulants.
Visuellement c’est superbe et très intéressant. Cela fait honneur aux comics en présentant même un style visuel d’animation différent selon les personnages à l’écran. En effet, le film met en exergue le style artistique dans lesquels la série de ses personnages a été lancée. Et c’est juste grandiose ! De plus le style très comique permet d’avoir des insertions de phylactères et autres bruitages apparaissant à l’écran pour souligner l’effet de l’action. Ça passe crème. J’ai quand même ressenti un certain effet de flou qui m’a gêné à divers moments. Mais je ne sais pas si c’est dû à l’écran de mon cinéma ou si c’est l’optimalisation pour les salles en IMAX qui donne cet effet. Ou si c’est juste optimisé pour une vision en 3D… (Cela m’intéresserait d’avoir le feedback de personnes l’ayant vu dans un autre complexe cinématographique que le mien.)
One thing I know for sure: don't do it like me. Do it like you.
Le story-telling de l’histoire est vraiment bon et comporte de nombreux easter eggs dissimulés un peu partout ainsi qu’une panoplie de parodies des précédentes adaptations en films et en animés de notre tisseur préféré !
La scène post-générique où Spider-Man 2099 arrive dans l’animé de ’67 est juste wtf !
Cela donne un rythme toujours plaisant et un film de deux heures où l’on ne regarde pas une seule seconde sa montre. On pourrait croire que le film s’adresse à un public connaisseur du comics et des évènements récents ayant créés ces personnages modernes qui prônent le renouveau et la diversité (raciale et en genre). Mais ce n’est pas le cas. Le film gagne en puissance en introduisant et expliquant correctement tout. On perd même en plaisir en connaissant certaines choses
Comme on sait déjà que l’oncle de Miles est le Prowler par exemple.
Mais la force de ce film est de parler et d’être adapté aux plus petits comme aux plus grands, aux initiés comme aux néophytes. Et cela grâce à un humour faisant réellement mouche.
Comment ne pas se marrer quand le père de Miles le conduit à l’école dans son véhicule de fonction ?
Mais c’est un film émouvant aussi. Les petits se reconnaitront dans le personnage de Miles cherchant à créer son identité de héros et déterminer qui il est et quel est l’héritage qu’il veut porter. Un héritage lourd d’histoire connus de tous et que l’on a du mal à voir tuer sans sourciller… Les plus grands porteront l’émotion de l’enterrement du Spider-Man original et dans la foulée celui de Stan Lee qui réussit ici peut-être son meilleur cameo dans une adaptation Marvel tout en passant un moment extrêmement divertissant devant une animation bien foutue.
L’histoire est relativement classique mais bien menée et pourtant je ne suis absolument pas fan de tout ce qui est mondes parallèles (ainsi que les voyages dans le temps mais ce n’est pas le cas ici ^^). Mais cela fonctionne et justifie l’introduction de tous les personnages tant gentils que vilains (ceux-ci ne sont pas très développés laissant la place à Miles et sa bande).
On retrouve dans l’équipe des gentils donc Miles Morales héro porto-afro-américain incarnant une nouvelle génération alternative pleine de charisme et très joliment mis en scène.
So, how many of us are there?
Nous avons un Peter Parker vieillissant et loser venu d’une réalité alternative et servant de mentor à ce premier. Nous avons une Gwen Stacy (Spider-Gwen) cool et subversive donnant un personnage fort à chérir pour le public féminin. Nous avons Spider-Man Noir incarnation des polars des années 30’s n’ayant pas grand rôle dans l’histoire mais aidant beaucoup à la touche visuelle et à l’humour. Nous avons Spider-Pig (Peter Porker) venu d’une réalité où les animaux sont conscients et parlent qui est un peu là également pour l’humour et ajouter de la féérie dans cet ensemble. Et finalement Peni Parker, accompagnée de son Spider-Robot, qui est le personnage le moins intéressant mais qui équilibre la présence féminine (et ajoute une touche asiatique en dehors du coloc de Miles qui n’est pas vraiment présent durant le long métrage). Ce personnage semble être présent que pour justifier une certaine étape technologique dans le script mais n’apporte pas rien tant au niveau émotionnel qu’humoristique. L’équipe unie a une belle dynamique et offre des scènes d’action assez cools.
C’était donc une très bonne surprise et certainement un solide candidat pour le meilleur film d’animation de l’année (avec le solide les Indestructibles 2). Et de loin la meilleure adapation Spider-Man jamais vue. On y apprécie le travail dantesque effectué par une équipe aimant et respectant le matériel original tout comme le renouvellemnt récent visant à étoffer la gamme de personnages. Une jolie réussite qui je l’espère entrainera des suites de qualité équivalente !
Bref, un travail technique incroyable pour accoucher d’une œuvre touchante et amusante honorant Spider-Man dans son ensemble et créant une nouvelle génération de personnages attrayante dans laquelle beaucoup pourront se reconnaitre. Une ôde à tous les fans de Spider-Man comme à tous ceux gonflés par ce dernier et qui voudraient trouver une version alternative plus moderne, plus séduisante même… Pour les grands comme les petits, à aller voir !