Et si c'était Hergé qui avait créé Spiderman? Vous savez quand Rastapopoulos menace Tintin et ses amis de les écraser comme il écrase l'araignée qui passe par là par hasard. Finalement, en s'y reprenant plusieurs fois, il n'arrivera jamais à l'écraser. C'est un peu pareil, tant pour tous les ennemis de Spiderman qui n'arrivent jamais à s'en débarrasser, que pour les producteurs de films du tisseur qui, depuis l'affrontement entre Spidey et Doc Oc sous la houlette de Sam Raimi, semblent penser qu'un film moyen rapporte plus qu'un bon.
Enfin, nous revoilà devant une araignée des plus fringantes, des plus sympathiques, gouailleuse et énergique. Des qualités suffisantes pour nous faire oublier les problèmes inhérents au cinéma, aujourd'hui. Déjà l'auto-référence, pas forcément désagréable, mais stratagème usé à la corde, ensuite l'univers restreint, avec les trois protagonistes de la même famille qui ont un rôle important dans la sauvegarde de l'univers et enfin de récit, en nous sortant une araignée à la morsure magique d'on ne sait pas très bien où. Détail crucial que, même moi, qui n'aime pas être pointilleux dans mes critiques, ne peux laisser échapper.
N'empêche que le film arrive à nous emmener ailleurs, grâce à des héros faillibles, des méchants redoutables et une tante May qui a mis qqchose de louche dans sa verveine, on suit agréablement l'équipée jusqu'au multivers bordélique. Pour moi, le plus important reste de me surprendre à bondir de fil en fil avec Spidey dans les rues de New York, chose que je n'avais pas faite depuis une quinzaine d'années.
Je ne peux m'empêcher d'ajouter que, comme d'habitude, la VF est horrible. Mention spéciale à Presnel Kimpembé qui arrive à détrôner Doudou Masta en une phrase.
Une bonne note tout de même, avec la musique d'Ennio Morricone du film Grazie Zia, Guerra e Pace Pollo e Brace (déja entendu dans la saison deux de Master Of None) qui saute furtivement dans les oreilles pour donner à parler au bonhomme de neige qui regarde dans le train