Inexplicablement absent de la programmation du NIFFF de cette année, le nouveau film de Vincenzo Natali (« Cube », « Cypher ») était attendu de pied ferme par tous les amateurs de fantastique. On pouvait tout à fait comprendre que le festival de Neuchâtel ne s'intéresse pas à un film déjà sorti en salles (quand bien même des films programmés sont déjà sortis en....dvd). Par contre, le choix de la distribution de ne fournir aucune copie du film en version originale est une véritable honte ! Proposer une critique d'un film doublé est tout simplement impossible tant la performance des acteurs, le contenu et le ton des dialogues sont faussés.
Coup de gueule mis à part, on va tenter de vous faire part de nos impressions à la sortie de ce fameux « Splice » encensé depuis quelques semaines par toute la presse spécialisée.
Le couple de chimistes Clive et Elsa ont réussi l'impossible : combiner l'ADN de plusieurs espèces animales pour obtenir un être unique capable de soigner la plupart des maladies humaines grâce à ses gènes. Mais quand leurs patrons (atrocement caricaturaux, et là on est presque certains, ce n'est pas que de la faute à la VF) leur interdisent de tester ces gènes sur des hommes, le couple décide de fusionner l'ADN de l'hybride à celui d'un humain anonyme. Clive et Elsa poursuivent donc leurs expérimentations en secret. Ne nous demandez pas comment parce qu'apparemment ça ne pose pas trop de problème de réquisitionner des appareils à la pointe de la technologie d'un laboratoire en faillite sans que cela se sache. Quoi qu'il en soit, les deux chimistes mettent au monde une créature tout à fait étonnante qui va leur faire vivre les plus beaux moments de leur vie mais aussi les plus atroces.
Annoncé par la presse comme étant le meilleur film du genre depuis « La Mouche », le projet avait réussi à susciter notre enthousiasme. Malheureusement, sans être absolument mauvais, « Splice » n'arrive pas à la cheville du film culte de Cronenberg. Que ce soit dans ses réflexions sur la science et l'éthique ou dans sa métaphore sur la maternité substituée, Vincenzo Natali stagne au niveau des pâquerettes. Le questionnement le plus philosophique proposé par le film doit résider dans cette réplique d'anthologie : « qu'est-ce que le bien et le mal ? ». Merci Vincenzo, grâce à toi on n'a pas fini de réfléchir ! Ce que le réalisateur n'a pas compris, c'est que les films les plus métaphysiques sont ceux qui nous interrogent indirectement alors que lui aborde ses questions existentielles de plein front avec l'élégance d'un éléphant. A ces quelques gros défauts s'ajoutent encore des revirements psychologiques incompréhensibles de la part des personnages. Dommage, la créature imaginée par Natali était visuellement très convaincante.
On ne dira rien de la prestation des acteurs, tant la VF pourrit leur travail. Simplement, Adrien Brody en génie de la science un peu mou et fan de hard rock était-ce vraiment une bonne idée ?