A la maniére du Spleen Baudelairien, Harmony Korine s’inspire du misérable de notre époque pour en faire un poéme. Une poésie faisant cohabiter l’obscène et le beau et c’est justement cette danse des opposés qui donne ce gout explosif et sucré.

Si un adjectif devait qualifier cet œuvre c’est bien celui-ci : surprenant ! La crainte m’envahit lorsque je crus m’embarquer vers un nouveau périple à travers un digne descendant de l’immonde « Project X ». La scène d’introduction a nourri ce doute mais dès la deuxième scène je compris que j’avais à faire à un vrai réalisateur soucieux de la lumiére et des couleurs. Si bien que ce n’est qu’après la projection, qu'on peut comprendre : les scénes de débauches et de luxures exacerbées sont nécessaires à l’ambiance que veut créer ce film.


Ce film réunit tous ce qui est critiquable dans la culture de l’ « American dream » le sexe, la drogue et les armes dont les coups de feu rythment le film et laissent présager l’inéluctable. Derrière sa caméra Korine suppose que pour en arriver là, à un moment, quelque chose a dérapé dans notre société.

Le personnage interprété par James Franco est tout ce qu’il y a a de plus surprenant (et attendrissant), encore une fois le vulgaire et l’intelligent s’aguichent, se mêlent , au point que la frontiére entre le bien et le mal se floute et tend même à disparaître. Les jeunes filles mènent une double vie entre la perversion du spring break et les messages qu’elles envoient à leur famille « On s’amuse bien maman et on ne boit pas trop ».

Harmony Korine a perdu confiance en l'humanité et exprime sa mélancolie (son Spleen) par une esthétique qui laisse coi. C’est la beauté plastique d’un monde merveilleux de l’extérieur, hideux à l’intérieur. Ce reflet de la culture pop restera comme un monument bariolé, car c’est bien dans l’utilisation des couleurs que réside toute l’ « Harmony » de ce film ( :p).

Update:
On assiste a une dénonciation acerbe d une societe qui tend a oublier ses valeurs. Le realisteur veut montrer le coté ephemere et surtout ireel des dégénérescences festives. Il utilise pour cela une structure filmique onirique rendu a l écran par une camera flottante, frivole, libre des conventions cinematographique (une meme conversation peut se derouler dans des espaces et a des moment differents). C est une diatribe, ce qui est dit par les actrices doit etre pris a la DERISION, elles sont ridicules et c est VOULU (du moins par le realisateur).
Robin_Algayres
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le 24 mars 2013

Modifiée

le 27 juin 2014

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Robin_Algayres

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