Au départ je trouvais ironique que les mères amènent leur fille voir Spring Breakers uniquement parce que des actrices de Disney, icône de leur progéniture, jouaient dans le film. Film aux dires sulfureux voir lugubre, mais mieux vaut se fier à son propre avis plutôt qu'aux dires, car Harmony Korine fait ce qu'il a l'habitude de faire et moi je ne m'y habitue pas.
Le réalisateur fait un bond en avant avec le sujet du Spring Break en prenant le contre pied de dénoncer, et ce dès les premiers plans, l'orgie de ces fameuses vacances de printemps sensées servir de soupape aux étudiants américains. Mais au final sa réalisation reste la même qu'avec son premier sujet, sur des sosies de stars exilés et mal dans leur peau dans Mister Lonely. Ce n'est pas un tort puisque j'y reconnais sa marque mais elle renforce mon avis qu'elle ne me convient guère.
C'est toujours dans la répétition, certes un personnage aussi lourd que celui joué par James Franco (excellente interprétation d'ailleurs) se doit d'être souligné dans sa caricature mais au bout d'un moment on a compris le propos et l'envie de passer à autre chose se fait sentir.
Il manie habilement nos fois en des personnages qu'il nous enlève aussitôt. Faith incarnant la sagesse plus que ses amies, on la suivait (difficilement tout de même) dans cette orgie, mais on nous retire le personnage au moment d'une autre phase du film.
Alors qu'on pense que tout va tourner mal pour ces adolescentes qui ne prendront jamais conscience de leurs actes, il n'en est rien. Difficile d'avaler la scène du pistolet dans la bouche, pourtant pleine de tension pour finalement ne rien en tirer. Si le choix de Britney Spears comme musique pour représenter la fragilité de l'âge des filles paraît justifié, il reste ridicule dans sa mise en scène de la violence avec la musique douce de l'artiste (de mon point de vue en tout cas). J'y vois sans arrêt une distanciation, et un manque profond d'audace au contraire de ce qu'on aurait pu penser voir.
La mise en scène au néon, qu'on a tous associé à Drive ou à Only God Forgives est bien jolie mais elle ne suffit pas à souligner un propos incohérent.
On sent finalement une envie de filmer ces orgies printanières sans plus de prétention avec un effet clipesque par moment, le tout alliant la violence des jeunes femmes, personnages pour lequel l’empathie s'éloigne au fur et a mesure que le film avance péniblement.
LuluCiné
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le 15 oct. 2013

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