Une saison en enfer
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Que se cache-t-il derrière l'affiche la plus hot de ce début 2013, voire de ces dernières années ? Rien d'autre qu'un objet arty creux et abscons qui fait bander la critique bobo (le réal a signé il y a quelques années un scénar' pour Larry Clark, alors Les Inrocks, pour ne citer qu'eux, sont conquis d'avance et se tripotent devant les relents godardiens d'un montage ultra répétitif) mais déroute complètement le grand public.
J'en veux pour preuve les réactions de ces sept ados dont j'ai attentivement écouté le débrief' à la sortie du film et dont je vous restitue quelques bribes :
- Vous avez remarqué qu'il n'y a pratiquement aucun dialogue direct ? A chaque fois qu'on entend des personnages parler, on voit une scène qui n'a rien à voir avec l'action !
- Ouais, pis ça n'arrête pas de reculer : on avance d'une scène, on en revoit une déjà passée, on avance un peu, on revient encore en arrière...
- Le film dure 2h, c'est 1h45 de trop.
- Ca aurait fait un bon court métrage en fait, si ça c'était arrêté au bout des dix premières minutes.
- Pis la scène de la fusillade : le mec balance une rafale avec sa mitrailleuse, la voiture sur laquelle il tire n'a pas un seul impact de balle et parmi ses cinq occupants il touche dans le bras la nana qui est la plus loin de lui !
- Ouais, bonjour le réalisme !
Ils avaient 15-16 ans, ont relevé toutes les mécaniques tocs de ce grand vide qu'est Spring Breakers, et j'étais complètement en phase avec leur ressenti, aussi intuitif que fin.
Alors c'est bien gentil d'accoquiner sa femme joliment busty avec trois anciennes égéries teens de chez Disney et de les exhiber en mini maillots de bains ultra sexy pendant deux heures de scènes de défonce à l'américaine, mais dans son entreprise racoleuse, Harmory Korine, non content de se moquer des plus élémentaires règles de cohérence (ses héroïnes n'ont pas un rond pour se payer un billet de bus et une chambre d'hôtel mais pourtant assez de thunes pour leur dose quotidienne d'alcool et de drogue) et de réalisme (deux étudiantes délurées à moitié à poil font un carton plein sur une quinzaine de gardes du corps professionnels surarmés qui ne les égratignent même pas), oublie l'essentiel : faire un film, raconter une histoire.
Créée
le 12 juin 2016
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