On est en droit de se demander ce qu’il reste à raconter comme histoire de cosmonaute parasité par une vilaine bébête extraterrestre 40 ans après le mètre-étalon du genre de papa Scott, surtout quand on choisit de partir sur un premier degré bien casse gueule.


Et bien en fait pas mal de choses, ce Sputnik assume son côté B à fond et nous offre une rencontre du 3ème type avec un ténia spatial de haute volée. Sa force est de ne pas plagier (coucou Life), pour au contraire jouer avec ce concept sauce rouge : l’intrigue se passe sur terre, en URSS en pleine guerre froide.


Un cosmonaute héroïfié par le parti revient amnésique sur terre dans des conditions troubles, rapidement le KGB et les scientifiques lui mettent la main dessus, le risque alien s’effaçant presque derrière le risque politique. Dans ce nid de vipères, une psychologue est engagée pour comprendre ce qu’il s’est passé.


Alternant entre plusieurs enjeux et références, des séquences rappelant notamment Premier Contact ou Le silence des agneaux, le tout agrémenté de twists principalement basés sur le fait que tout le monde veut doubler tout le monde, Sputnik réussit à tenir sa ligne sans en faire des caisses dans ses séquences chocs. Si tout ce qui est B venant du pays de la vodka en cubi à tendance à avoir des scénarios qui sentent aussi la vodka en cubi, Sputnik fait figure d’exception. On regrettera toutefois que le film n’aille pas plus loin dans ses idées, le final un peu gentillet rappelle un poil la mainmise des producteurs sur l’horreur mainstream américaine (sans toutefois atteindre le saccage de Mimic de Del Toro ou la fin américaine de The descent).


Il serait dommage de s’arrêter à son affiche de bac à DVD à 2€ de station d’autoroute. Car une série B bien troussée qui fait souffler un vent de fraicheur sur de la SF “à l’ancienne”, que demander de plus ?


Détail amusant : il est très cliché de présenter la Russie dans les films américains à l’aide d’un filtre bleu avec un méchant du KGB… alors que dire d’un film russe qui fait exactement pareil ?

Cinématogrill
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le 7 sept. 2020

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