Stake Land
6.3
Stake Land

Film de Jim Mickle (2010)

Stake Land est l'archétype même du film de genre à petit budget, censé insuffler un peu d'air frais et apporter quelques bonne idées sur le papier. Mais alors seulement sur le papier...

Tout le monde est au courant, les films de vampires ont le vent en poupe. Certains ne s'empêchant pas de casser des codes ancestraux, rendant même parfois ces buveurs de sang insensibles à la lumière du soleil pour des raisons photogéniques, comme dans la série Twilight par exemple.

C'est donc avec une joie certaine que j'accueille Stake Land, film dont les retours sont relativement positifs...
Le spectateur est directement plongé dans un univers post-apocalyptique, narrant la rencontre d'un vieux briscard maniant les pieux comme pas deux, et d'un jeune homme dont la famille vient juste d'être décimée par de méchants vampires sanguinaires.

Ce qui frappe en premier lieu, c'est le manque de soin apporté au visage des vampires. L'utilisation massive de latex est telle qu'on en viendrait même à les confondre avec leurs lointains cousins zombies. Bien loin de l'imagerie gothique classieuse habituelle, ah Lestat...

Le film s'articule entre des passages bien mous en zones sécurisées (avec les classiques check-points gardés par des hommes en armes, et autres magasins ou l'on troque des canines contre des bouteilles de whisky), et des passages dans le monde extérieur où les vampires sont légion. On y trouve également un étrange culte de skinheads catholiques aux mœurs risibles. Ces dernier sont d'ailleurs équipés d'hélicoptères depuis lesquels ils s'adonnent à leur hobby favoris, soit lâcher des goules sur des survivants qui dansent paisiblement la gigue un soir de bal !

Malgré une réalisation correcte (le travail derrière la caméra étant sympa), les incohérences scénaristiques s'accumulent. C'est simple : quelle personne saine d'esprit aurait l'idée d'embarquer une jeune fille enceinte jusqu'aux dents sur un périple de plusieurs milliers de kilomètres en territoire hostile ? (peu importe que ce soit une chanteuse de blues appréciée du pub local, lui même situé dans une zone protégée..)
Ben ça ne fait pas froid aux yeux à notre chasseur de vampire, ni à son jeune acolyte !

Remplissant non sans mal le cahier des charges de tout bon film post-apo qui se respecte (La Route, Les Fils de l'Homme..) les protagonistes sont évidement en quête du refuge paradisiaque vierge de toute menace, appelé ici New Eden. Mais cette quête sur fond de crise, prendra bientôt l’allure de l'arche de Noé... Ainsi, notre groupe se verra "provisoirement" composé de 5 personnes, car rejoint par un black et une bonne sœur, qui seront eux aussi victimes (au sens propre comme au figuré) de choix scénaristique douteux : le premier trouvera une mort risible dont personne ne s’apercevra avant le petit matin, en sortant discrètement pour pisser à quelques mètres du groupe. Et la deuxième fera ardemment les frais d'un choix judicieux concernant le lieu de camping : une casse automobile qui jouxte un champ de maïs (non mais, quelle idée).

Malgré cette volonté de traiter le sujet d'une manière efficace (et avec un budget réduit), tout le film est ponctué de ces scènes ultra téléphonées qui tuent le suspense dans l’œuf. Un sentiment négatif encore renforcé par le personnage du vieux briscard -chasseur de vampire légendaire de son état- sensé être habitué à la vie en milieu hostile, mais qui accumulera les erreurs que même un enfant en 1ère année de scoutisme serait capable d'éviter.

Illustration du propos : Lors d'un camping nocturne en pleine forêt -alors que le groupe n'est plus composé que de 3 personnes- deux des membres ont l'idée du siècle : Laisser la jeune fille enceinte jusqu'aux os livrée à elle même seule près du feu de camp, pour remonter la piste d'une branche qui craque et d'une ombre qui bouge...
Évidement -comble de la scène téléphonée- lorsqu'ils se rendent compte de leur connerie et rebroussent chemin, la fille a disparue (...)

Ne faites pas la même erreur que moi, il y a tellement mieux à faire pendant 1h30 que de gâcher son temps pour un film incohérent.
SirMohawk
4
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Créée

le 8 nov. 2012

Modifiée

le 8 nov. 2012

Critique lue 848 fois

9 j'aime

Ma wak

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9

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