Stalker est mon tout premier film de Tarkovski qui s’avère être un des cinéaste les plus fascinant qu’il soit. Il m’est donc difficile de briser le halo mystique qui entoure cet oeuvre ainsi que celui de son cinéaste, ma démarche sera surtout axé sur ma vision romanesque de l’oeuvre plutôt qu’analytique, sur un film à la matière onirique qui fait taire pendant un temps les facultés raisonneuses et raisonnables.
Sortir des sentiers battus, telle est l’exigence pour accéder à la Zone et au film de Tarkovski.
Oublier ses repères habituels, n’en pas croire ses yeux ni ses oreilles telle est la voie du Stalker, passeur d’âmes, pour pénétrer dans la zone. Sans en déflorer le mystère.
Sonder les âmes avant de s’offrir , telle est la zone. S’offrir sans rien offrir , sauf à révéler, tel est son bon vouloir. Miroir des âmes et de l’état des âmes, la Zone ne révèle rien sur elle-même, mais reflète tout sur ses visiteurs.
A offrir ses couleurs dans un monde en noir et blanc, à placer la nature toute puissante au coeur du message , comme cadeau de mise en garde , la Zone est tout à la fois désirable et dangereuse, belle et sauvage, sensuelle et repoussante, tentatrice et effrayante, séductrice et farouche, toujours imprévisible.
Aussi labyrinthique et insaisissable que la Zone, le film de Tarkovski donne au spectateur ce qu’il veut bien voir, le conduit aussi bien à l’élévation qu’à la dépression.
Poème crépusculaire au matériau brut qu’on expérimente sans en avoir le mode d’emploi, le film n’est pas seulement vu : il est vécu.
L’art et au delà de l’intellect, il est dans ce sens, une expérience spirituel et il faut accepter de ne rien maîtriser.
Figure de la matrice, la Zone, à l’instar de Stalker, se laisse difficilement approcher mais jamais dompté empêchant son accès à ceux qui ne croient pas en elle.
L’oeuvre est amorphe, somnambule et éprouvante dans son traitement mais elle se révèle être une sublime arche de beauté revêtant une aura fantastique rappelant les univers de certains peintre surréalistes tel que Salvador Dali.
En dernier ressort, plus que de commenter l’oeuvre, il faut l’expérimenter.
“Je suis attiré par l’homme qui réalise que le sens de la vie réside avant tout dans la lutte contre le mal qui porte en lui-même, et qui lui permettra au cours de sa vie de franchir au moins quelque degré vers la perfection spirituelle.” Tarkovski
En cadeau, tout simplement parce-que c’est juste… sublime !
https://www.youtube.com/watch?v=pP1QXKbhqr4
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