Stalker, comme pratiquement toutes les œuvres de Tarkovski, s’est frotté à la dure censure de l’union soviétique. Par chance le film a pu être sauvé via sa diffusion au festival de Cannes en 1980 où il recevra le prix spécial. En regardant Stalker, il semble impossible que ce film de science fiction passe entre les mailles d’un tel gouvernement. En effet, le sujet traitant d’un pays assujetti que les opprimés quittent pour entrer dans la Zone, territoire symbolisant la liberté et l’élévation spirituelle. Pour s’y rendre, les gens font appel aux Stalker, des êtres anormaux (qui donnent naissance à des mutants), sorte de guides vers la vérité.

Un scientifique (Nikolai Grinko) et un écrivain (Anatoli Solonitsyne) prennent contact avec un Stalker (Alexandre Kaidanovski) pour découvrir la Zone et la très évocatrice chambre des désirs.

La première partie du film, dans le pays enchaîné, est montrée dans un noir et marron absolument effroyable, froid, sans âme, comme rouillé. Aucune trace d’essence végétale mais une ville abandonnée, tout aussi détruite que le sont nos compagnons. La transition avec la Zone est alors brutale, on se trouve face à des immensités vertes, à des couleurs claires et vivantes. Le véritable but de se voyage ? Accéder à la chambre des désirs, récurrente dans l’Oeuvre de Tarkovski, qui permettrait d’exaucer les vœux de ceux qui s’y rendent.

Le film avance, les conversations entre les trois protagonistes se font plus intimes, on apprend que l’intellectuel et le scientifique, qui sont le reflet de la société, ont perdu la foi en l’humanité, à la création. L’échec de la bonté et de la vertu sur les crimes et le pouvoir leur est insoutenable. Tout cela est filmé sans intrigue secondaire, dans l’esthétique qui caractérise Tarkovski (des plans très longs, alternance plans d’ensemble et gros plans, cadrage face caméra, utilisation de la fumée, symbolique de l’eau…)

La suite ici : http://lecinemadughetto.wordpress.com/2014/02/05/stalker-1980/
Adrien_Dal_Bello
9

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le 25 sept. 2014

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