Tout le monde ne voit pas la même chose devant un film, c'est certain. Il s'agit également d'entendre, de sentir, de comprendre, ou non, ce qu'il en émane.
Cependant il y a des films qui ne demandent rien à celui qui les contemple. Stalker pour moi, c'était comme regarder par la fenêtre d'un train en marche, sans cligner des yeux. Approcher chaque détail de tous côtés, et laisser la caméra dévoiler ce qu'elle veut nous montrer.

Stalker, c'est l'histoire d'un lieu, appelé Zone après que "quelque chose" se soit passé. Météorite, bombe atomique, attaque extra-terrestre, nul ne le sait. Ce que beaucoup savent, en revanche, c'est qu'au beau milieu de la Zone est une chambre, au sein de laquelle quiconque émet un vœu voit celui-ci réalisé. La zone, extrêmement dangereuse, est clôturée et farouchement gardée par l'état. Seuls les "stalkers" conaissent assez bien la Zone pour passer outre les barricades, les tirs, et surtout les dangers de cet environnement instable.
Stalker c'est l'histoire d'un écrivain perdu et d'un physicien qui rencontrent un stalker, et décident de s'aventurer dans la Zone.
Stalker enfin, c'est l'histoire de trois êtres qui vont voyager ensemble jusqu'à la chambre et échanger leur présent, deviser sur le sens de la vie et déjouer les pièges de la Zone.

Quoi qu'en disent certains, il n'est pas nécessaire de posséder un quelconque bagage pour "comprendre" l'œuvre de Tarkovski, pour la bonne raison qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, lorsqu'on se laisse guider. La chambre exauce-t-elle les vœux? Et, qu'importe? La vie n'est-elle régie que par des lois strictes? Et, qu'importe? Ce que semble nous dire Tarkovski dans ce film prodigieux, ce n'est pas forcément qu'il faut ouvrir son esprit à l'incompris pour s'épanouir, mais qu'il peut être extrêmement enrichissant de suivre le boulon enveloppé d'un ruban blanc, de contempler la passion des uns et la simplicité des autres.

Ce que j'ai compris, indépendamment d'un quelconque message, c'est qu'on peut être ébloui par un film à tous points de vue, sans ombre au tableau. J'ai apprécié chaque morceau du film, des décors au jeu des personnages, des situations à l'incroyable rationalité de l'irrationnel en un endroit comme la Zone.

C'était un grand moment de cinéma pour moi, que je déplore ne pas avoir découvert en salle. Difficile de cligner des yeux après ce film, tout devient sujet à émerveillement. Vivement que je découvre le reste de l'œuvre de Tarkovski.
Hexode
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le 26 juil. 2011

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