Aux frontières de l'ennui

La série Star Trek a bien fait parler d'elle dans tous les sens du terme. Critiquée par certains, complètement adulée par d'autres, les aventures du Capitaine Kirk et de son équipage ont duré presque quatre ans, fait voyager des millions de fans et ont accouché de plusieurs suites, aussi bien en séries qu'en longs-métrages. Premier film pour le cinéma, Star Trek s'avère être hélas pourtant raté. Chose difficile à admettre lorsque la toute première aventure cinématographique fait revenir les acteurs en chair et en os dix ans après l'arrêt de la série originale, se voit réalisée par le prestigieux Robert Wise et dont le budget atteint les 46 millions de dollars.

Et si ce budget est réparti dans de somptueux et impressionnants décors, dans des effets spéciaux de qualité et une musique désormais orchestrée par le grand Jerry Goldsmith, il ne met pas en valeur une histoire prometteuse mais vite phagocytée par un rythme LENT et peu attrayant. Très lent à démarrer, ne se passant quasiment qu'à l'intérieur du vaisseau USS Enterprise, le film peine à complètement distraire le spectateur et l'ennuie plus qu'autre chose. Ainsi, là où on s'attendait à du grand space-opera mêlant action et réflexion, à l'instar de la série, on ne se retrouve qu'avec un scénario très pauvre, digne d'un mauvais épisode rallongé par des dialogues sans fin.

Privé de réelle action, privilégiant les dialogues et la contemplation spatiale à une certaine dynamique, ce premier film pourtant mis en scène par Robert Wise (La Maison du Diable, Le Mystère Andromède...) ne se rattrape que grâce à son sympathique final, bien plus attrayant que cette longue introduction qu'est le métrage lui-même. Et ce ne sont ni les retrouvailles avec les acteurs de la série originale ni les fameux décors qui sauveront le long-métrage de ses interminables longueurs (ne serait-ce que la scène d'arrivée sur l'Enterprise, durant presque dix inutiles minutes). Une déception donc.