Star Trek Beyond démolit beaucoup et reconstruit peu. Justin Lin, réalisateur de quatre volets de la saga Fast and Furious, injecte dans l’univers refondé par J.J. Abrams une nervosité bienvenue qui fonctionne pendant la première moitié de film, jusqu’à ce que ses personnages et leurs enjeux s’enlisent dans un chassé-croisé sur la nouvelle planète qui finit par agacer. Le rock, les héros pleins de répartie, l’action bourrin, tout cela semble greffé à l’univers de l’Enterprise pour un résultat en demi-teinte que sauvent les interprètes ainsi que le sens du grand spectacle, par ailleurs très impressionnant. Il suffit de voir la destruction du vaisseau principal pour s’en assurer.
Dommage que cette dégradation du matériau original ne conduise le réalisateur et son équipe à refonder la saga sur des bases nouvelles, plus politiques en ce que les expéditions diplomatiques pourraient être lues et interrogées à la lumière des unions contemporaines (Union Européenne et autres). Mais le propos de fond n’est pas le fort de Justin Lin, trop occupé à tout pulvériser et à fracasser ses personnages comme fait un enfant avec ses jouets. Ludique, le long métrage n’en demeure pas moins assez vain, et ses séquences de destructions massives cachent mal l’absence de mise en scène véritable et l’écriture piteuse des dialogues, suite de clichés lourdingues. Enfin, pourrait-on une fois pour toutes cesser de miner l’action par un second degré permanent et stérile ?