Après son collègue Leonard Nimoy, c'est au tour de William Shatner d'avoir l'opportunité de mettre en scène un long-métrage tiré de la saga qui l'a fait connaître. Prenant comme inspiration le télévangélisme, l'acteur / réalisateur s'occupera des premières ébauches du script, avant que celui-ci ne soit sans cesse remanié dans l'optique de plaire à chacun, qu'il s'agisse d'un Gene Roddenberry pas franchement convaincu ou du producteur Harve Bennett, à deux doigts de quitter la franchise. Au terme d'un tournage compliqué, subissant à la fois la grève du syndicat hollywoodien des chauffeurs de poids-lourd et de hautes températures, le film peinera à convaincre le public et la presse, sortant même directement en vidéo en France.


Considéré par beaucoup comme un naufrage artistique et le pire de la série, Star Trek 5 intrigue pourtant dans ses toutes premières minutes, sûrement grâce à la beauté du désert de Mojave, apportant une véritable étrangeté à ce qui est censé être la planète Nimbus III, et à un point de départ loin d'être inintéressant, suivant la quête spirituelle d'un vulcain incarné par Laurence Luckinbill, après que Sean Connery et Max Von Sydow aient été envisagé.


Malheureusement, le reste n'est qu'une suite de mauvais choix, coulant le long-métrage vers le fond. Le scénario, prometteur, peine à tenir la distance, ne sachant plus vraiment où aller jusqu'à un climax frôlant la parodie involontaire. La mise en scène est purement fonctionnelle, sans envergure, ne parvenant jamais à dynamiter l'ensemble ni à palier l'absence d'effets spéciaux convenables. Le casting, quant à lui, commence sérieusement à accuser le poids des ans, occasionnant un manque flagrant de crédibilité, quand ce n'est pas carrément une certaine gêne, à l'image d'une Nichelle Nichols "vampant" des insurgés.


Si l'on excepte une photographie soignée et le retour de Jerry Goldsmith à la musique, Star Trek 5 est un ratage peut-être pas embarrassant, mais un ratage quand même, qui aura failli enterrer définitivement une saga chaotique mais attachante.

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le 9 sept. 2016

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Gand-Alf

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