Je crois avoir compris qu'une des principales raisons pour laquelle j'aime tant la prélogie et la considère comme une réussite est cet épisode III. Autant je dois bien admettre que les épiosdes I et II sont assez inégaux, avec le deuxième en deça, cette conclusion à l'histoire d'Anakin Skywalker me procure encore aujourd'hui des frissons assez vertigineux et un sentiment de déchirement qui devait bien être un des premiers que le cinéma m'a procuré étant gamin.


Tout d'abord, je trouve que tous les personnages qui interviennent dans ce film sont traités de manière très juste, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, trilogie originelle incluse. Mention spéciale à McDiarmid et sa partition tournant toujours plus à un surjeu jouissif à mesure que son pouvoir total sur la République s'étend et à Jackson à qui on laisse enfin assez de temps pour faire ce qu'il fait de mieux: froncer les sourcils et péter la classe. Impossible évidemment de ne pas parler du décrié Hayden Cristensen, qui après avoir campé le rôle d'un gamin pleurnichard effectivement un peu insupportable à la longue dans l'Attaque des Clones, trouve autant grâce à l'écriture de son personnage (malgré une sortie de piste évidente avec le désormais fameux dialogue où on nous apprend qu'une femme est belle PARCE QU'elle est amoureuse ET PARCE QU'on est amoureux d'elle) qu'à son jeu un bon point d'équilibre, ce qui rend son lent passage du côté obscur de la Force fascinant, et qui légitime a posteriori encore plus ce que disent (parfois maladroitement) les deux films précédents.


Les combats au sabre laser sont évidemment toujours aussi cool, et leur nombre pléthorique ne rend qu'encore plus grand le divertissement, avec en apothéose une confrontation à mort magistrale entre Anakin et son Maître. On pourra clairement argumenter le contraire, mais à chaque fois que je vois ce film, je me dis que c'est ce à quoi devraient tendre tous les films Star Wars en terme de quantité et de mise en scène de combats au sabre laser. Qu'on ne me fasse cependant pas dire ce que je n'ai pas dit, le combat entre Darth Maul et Qui-Gon et Obi-Wan mérite toujours sa place au panthéon des trucs les plus stylés que l'Humanité ait créé et celui entre Luke et Vader de l'épisode V bénéficie d'une mise en scène et photographie sublimes.


Mais enfin, et comme déjà dit plus haut, ce film est passionnant sur ce qu'il raconte sur le déchirement entre le devoir et les sentiments, la passion, le contrôle de soi, le sacrifice, les systèmes de valeurs, mais aussi à plus large échelle sur le fonctionnement d'un système politique et sa fragilité. Cela notamment grâce à des dialogues et répliques de très bonne facture (la fable de Darth Plagueis, témoin des passions humaines tellement naturelles et compréhensibles qu'elles en deviennent dangereuses). Si j'avais le temps et la patience d'organiser mes pensées, je tenterais de pondre un essai sur ce film, mais en l'état on va se contenter d'en faire des débats philosophiques sympas autour d'une bière!


Star Wars: Épisode III - La Revanche des Siths, derrière sa noirceur, parle de l'humanité et de ses travers, de la même façon que Darth Vader, derrière son armure noire ne laissant transparaître aucune émotion, laisse échapper un premier souffle emblématique, dégageant la fumée juste au-dessus de lui.

fcbat
9
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le 26 juin 2020

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fcbat

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