L'Attaque des clowns

Le problème dans une trilogie c’est souvent le deuxième film. A la fois sans introduction puisque suite du premier et à la fois sans conclusion car il doit préparer le terrain pour la suite. Le meilleur exemple serait le Hobbit la désolation de Smaug. Mais à bien y regarder l’épisode 2 et 5 de Star Wars soufrent un peu de se soucis là. Hélas, si c’était le seul souci du 2…

J’ai toujours gardé un avis très « m’ouais » vis-à-vis de L’attaque des clones. Il a des qualités, on y apprend l’origine des clones, l’amour naissant entre Padmé et Anakin, bref les choses se mettent petit à petit en place pour arriver au dénouement que tout le monde attendais. J’avais vu le film au cinéma très jeune et je l’avais bien aimé mais une fois en DVD je n’ai jamais vraiment eut très envie de le revoir. L’épisode 2 m’ennuyait et bien que le film ait des qualités, je ne retrouvais pas le charme de l’épisode 1. D’une par car cette fois ci Lucas a totalement passé le pas vers le quasi tout numérique, avec Yoda en CGI (nécessaire pour le combat à la fin), d’autre par car on a un Anakin adolescent qui à l’époque m’empêchait toute identification. Il faut dire que sont petit coté révolutionnaire, a se quereller avec son mentor et sa libido naissante pour Padmé m’ont laissé de marbre. Mais ça reste cohérent pour la psychologie du personnage. Après l’avoir revu je comprends finalement mieux ce qui ne me convient pas trop.

Déjà le début est assez laborieux, je ne l’ai jamais aimé. Entre l’intro explosive et un peu à l’arrache, Jar Jar en rang de caméo, Coruscante aux allures de Blade Runner, course poursuite un peu burlesque et Obi Wan qui va dans un diner avec un extraterrestre à moustache ! J’ai du mal à retrouver l’ambiance Star Wars pour le coup. Heureusement ça s’améliore un peu par la suite, surtout du coté d’Obi Wan avec une planète inédite et fascinante avec une double révélation des plus sympathique suivit d’une course poursuite qui fait échos au 5 avec explosion des enceinte en plus. Du coté Anakin c’est très maladroit, la relation amoureuse est bonne sur le papier mais dans les fait c’est un peu expéditif et les dialogues sonnent faux (« je déteste les grains de sables sur ma peau »). Pour rester dans le négatif, la scène dans l’usine me parait inutile avec de l’action un peu forcé. Mais au moins ça amène à l’une de mes blagues préféré avec C3-PO. Enfin la troisième et dernière partie relève le niveau avec sa grosse bataille avec les jedi, ce qui est jouissif. Une bonne scène marquante… le combat face à Doku un peu moins.

Mais ma scène préférée et la plus forte émotionnellement c’est le retour d’Anakin sur Tatooine, absolument sombre et triste. Avec une très belle mise en abîme dans le plan avec l’ombre portée qui semble être la silhouette du futur Vador. La direction artistique est toujours top même si je ne suis pas très fan de Géonosis qui a des faux airs de Tatooine bis, la faute à ses paysages désertiques. De plus les clones en numérique faisait certes très bien leur effet à l’époque mais aujourd’hui ça fait tellement faux, l’un des derniers plans où l’on voit un croiseur décoller avec un clone et Yoda cote à cote semble tout droit sortir d’une cinématique de PS3. Le film a moins bien vieillis que son ainé… Après si on cherche la symbolique, l’idée des clones numérique au lieu d’être fait par des acteurs colle bien à l’idée même du clone : une œuvre artificiel et répétable à l’infinie, ce que l’ordinateur peut faire. Enfin pour finir sur une note positive, la musique de John Williams fait encore le boulots, avec pour cette fois ci le mélodieux Across the stars.

Un bon film malgré tout, mais encore plus inégale que l’épisode 1. Avec une ambiance et un univers au quel j’adhère moins. Je peux comprendre les détracteurs de la prèlogie pour cet épisode ci, c’est sans doute l’un des moins bon Star Wars même s’il y a tout ce qu’il faut : super musique, effet spéciaux, scène mémorables, révélations. Hélas son début un peu foutraque et sa romance mal foutu rend cette attaque des clones moins appréciable que les autres. Heureusement la fin et quelques idées valent le coup d’œil.