Dans le premier épisode, on avait eu le droit à des tapisseries de fonds verts, plein de missa-missa, beaucoup de vent et une fédération du commerce en guise de grand ennemi...
Du coup on se dit qu'on ne peut pas tomber plus bas.
Et puis on voit ce titre.
On voit le mot "clones".
Et...
Et on se tait...
On se dit juste qu'on n'a peut-être pas encore connu le pire...


Seulement voilà, le film commence à hauteur d'humains, prétexte à explorer des lieux à peine survolés dans l'épisode I. De plus on sent la volonté de développer une intrigue politique en direct lien avec la formation de l'Empire... C'était tellement inespéré que, je l'avoue, ça m'a fait oublier un instant la dégueulasserie visuelle de cet univers factice...


Seulement voilà : le premier souci c'est qu'une fois de plus l'écriture est lamentable.
On parle sans cesse pour enfiler des phrases qui font saigner les oreilles tant elles sont vides de sens et vide de fond. Que ce soit dans le domaine de la romance, de la politique (pour peu qu'on considére que cette intrigue puisse être qualifiée de politique), ou bien même tout simplement en ce qui concerne les enjeux des personnages, on atteint des niveaux de balourdise assez incroyables pour une saga de cette ampleur.


Dans ce marasme d'écriture s'érige d'ailleurs tout un symbole : cet hideux personnage qu'est Anakin Skywalker. Déjà, dans l'épisode précédent, il avait bien été loupé, mais alors là, c'est le pompon. Personnage imbuvable au possible ; ado prétentieux et sans consistance, l'empathie qu'on a pour lui frôle le zéro. Difficile de comprendre d'ailleurs qu'on puisse se lier en amitié et en amour pour un personnage aussi antipathique. Surtout que, pour le coup, Hayden Christensen se montre totalement aux fraises face à l'enjeu, ce qui n'aide pas. S'ajoute en plus à toutes ces questions d'écriture et d'interprétation le problème de ces incrustations numériques à outrance qui font déjà toc au moment même de sa sortie (je n'ose imaginer ce qu'il en sera dans dix ou vingt ans), le tout au service d'un déferlement irréfléchi d'effets visuels ni mesurés, ni réfléchis.


Alors après, OK, j'avoue qu'au moins, cette fois-ci, il y a la volonté de poser un grand final qui a son identité propre et qui en plus essaye de glisser les bases d'un visuel propre à la saga originelle.
Le problème c'est que c'est un terrible échec. Quelques cabrioles de Yoda ne suffiront pas à masquer les terribles décors sur fond vert, l'armée de soldats numérisés CtrlC - CtrlV et toute cette myriade de néons Jedi qui donne davantage l'impression d'être sur un parking d'hypermarché en Belgique que dans une scène finale de Star Wars.


Alors oui, au regard de la précédente "menace fantôme" on est déjà monté d'un cran, mais est-il vraiment utile de rappeler qu'à la base, le vrai élément de comparaison pertinent pour cet épisode c'est ce qu'on pouvait encore jadis appeler "Star Wars" en souriant ?...

lhomme-grenouille
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le 25 janv. 2018

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