Je me souviens, enfant, être heureux de voir la chute de l'Empire et nos héros unis, au denouement d'une bataille pleine de rebondissement. Les étoiles dans les yeux, je me disais "et après ?" . Ce Reveil de la force devait être pour moi la réponse à une question vieille de 15 ans.
L'empereur déchu par les rebelles, Luke et Leila entourés de l'âme de leur parents et maîtres, à la fin de l'épisode VI, la Force était belle, antinomie de Celle profonde et terrifiante de la fin du premier cycle. Si le discours de star wars est l'oscillation entre le bien et le mal, ce troisième cycle devait être une nouvelle descente nietzchéenne vers le coté obscur, un nouveau doute, un déséquilibre auquel nous sommes nous-même confronté chaque jour... La force et la sagesse des jedi ont grandi, le basculement différent et intense il sera.
Déception donc, que de se plonger dans une galaxie lointaine exempt de nos jedi fantômes et qui cache ou sépare nos amis vieillis; une galaxie lointainte encore sous le joug d'un empire renommé et aux mains du côté obscur, incarné par une nouvelle figure inconnue, sortie des grimoires du seigneurs des anneaux... Déphasage de notre oscillation narrative et philosophique, nous sommes retourné 30 ans en arrière, les péripéties de nos jeunes héros n'ont servi à rien.
Déception encore, que de louper nos rêves de paysages fabuleux, de villes extravagantes ou de territoires hostiles comme avait su le faire la deuxième trilogie. Une technologie cinématographique qui ne sait stimuler que l'adrénaline, avec des plans lechés et une 3d prenante il faut le dire, mais qui laisse la créativité de côté, des humains partouts, sans nouvelles races, sans costumes magnifiques, robots déconstruits ni vaisseaux cools... De cette pauvreté il en résulte ainsi des personnages plats, à l'image d'un méchant douteux et boutonneux, et d'un black qui comme d'hab dans les films américains passe pour le mec funny.
Déception surtout, que de suivre une narration, en tous points, identique au "Un nouvel espoir", la vitesse en plus et la tension en moins: des codes cachés dans un droide, un jedi sensible qui le récupère dans le desert, un bar de jazz, une intrigue inconvenue sur la paternité de ce vador sans carrure, une étoile noire mais ahah, bien plus grosse, une destruction incongrue de planète, une évasion de notre nouvel espoir, la mort de son nouveau mentor, un super pilote rebelle, "Rey, may the force be with you", la liste est longue. Dans tout ça, le film va trop vite pour qu'on s'imprègne des personnages et des situations. Un remake revival, rien de plus.
Avec le temps, je croyais que notre science de la narration avait évoluée dans le bon sens, mais c'est peut-être moi qui suis resté un enfant.
Un enfant qui n'a pas à attendre de réponse de l'industrie du cinéma, et qui n'a que l'imagination pour inventer sa propre suite...