Le mythe s'est définitivement réveillé, et il est en forme. (No Spoil)

Star Wars par ci, Star Wars par là, ces deux mots résonnent à coup sur dans toute la galaxie depuis des semaines voire des mois. Des produits dérivés allant des figurines classiques aux oranges sponsorisées, le tsunami marketing qui entoure la sortie de The Force Awakens est absolument terrifiant et ridicule prouve une chose : Star Wars est le plus grand mythe pop culture de tous les temps.
Sans entrer dans les détails, Star Wars doit en grande partie son succès intemporel à son universalité, cette saga s'est toujours efforcée de ne jamais exclure un public particulier, permettant ainsi au plus grand nombre de grandir, évoluer et vieillir simultanément au monument cinématographique que représente Star Wars, statut pas forcément lié à la qualité des films (la prélogie en est la preuve).

Ainsi nous nous retrouvons à nouveau dans une galaxie très, très lointaine, avec cet épisode VII se passant quelques dizaines d'années après la fin du Retour du Jedi. Mon résumé s'arrêtera là, tout simplement car le fameux générique aux lettres jaunes au début de film est en lui-même un spoiler, difficile donc de préciser réellement le contexte.
Le plan qui symbolise à mon sens au mieux The Force Awakens est celui montrant BB-8, le nouveau petit robot tout mignon en extase devant un R2D2 en veille mais plus reluisant que jamais, brillant de milles feux et s'imposant fièrement devant le petit nouveau.
Ca peut paraître idiot dit comme ça, mais ce nouveau Star Wars se comporte de cette manière vis-à-vis de son immense héritage pendant la majeure totalité du film.
Preuve en est avec la mise en valeur de Han Solo, les plans mettant en scène le contrebandier le plus célèbre de la galaxie blaster à la main comme à la plus belle époque sont des véritables lettres d'amour au personnage. L'admiration transpire de toute part, comme également cette 1ère course-poursuite virevoltante avec le Faucon, véritable madeleine de Proust cinématographique.

Je craignais la surdose massive de fan-service et bizarrement, je n'ai ressenti ce sentiment à aucun moment pendant ces 2 heures passées à une vitesse folle. JJ Abrams fait certes preuve d'un respect quasi filial envers la première trilogie de G.Lucas mais comment aurait-pu en être autrement ? JJ Abrams a été biberonné à Star Wars, son film montre à quel point il a compris les codes et les gimmicks de la saga malgré un développement de l'intrigue qui sent un peu le déjà-vu sur les bords (coucou l'épisode IV).
Ca ne l'empêche d'apporter un petit coup de dépoussiérage, preuve en est avec les nouveaux personnages : Rey, Finn et Poe (ce dernier beaucoup moins mis en avant) s'insèrent plutôt bien dans une mythologie évidemment très marquée par les monstres sacrés qu'on connaît tous. Sans spoiler, disons même que la balance penche largement plus en faveur des arrivants, vraiment mis à l'honneur malgré un actoring pas toujours à la hauteur malheureusement. Daisy Ridley et John Boyega apportent une vraie fraîcheur même si la caractérisation de leurs persos respectifs reste assez classique pour le moment. Il en va de même pour le nouveau grand méchant aka Kylo Ren qui ne risque pas de remplacer Vador dans le coeur des fans, personnage au background assez prévisible avec lequel Adam Driver ne peut malheureusement pas faire de miracle. Heureusement finalement que la trogne de Han Solo a encore de beaux restes, Harrison est fatigué certes mais n'importe quel fan de SW ne pourra que sourire tendrement lorsqu'il verra à nouveau Chewie et Han en plein action, personnellement je plaide coupable.

The Force Awakens est a contrario difficilement attaquable à propos de la réalisation, encore une fois, JJ Abrams connait ses classiques sur le bout des doigts. Que ce soit certaines batailles aériennes très dynamiques qui se juxtaposent avec les combats au sol de manière plutôt appréciable où les combats spatiaux opposant les mythiques Tie-Fighter vs X-Wing. En clair, le sans-faute est pas loin et certains plans (le vaisseau impérial abandonné dans le désert en tête) font franchement très plaisir, la "réactualisation" visuelle est réussie.
Evidemment, impossible de ne pas mentionner la partition du grand John Williams quand on s'amuse à discutailler d'un nouveau Star Wars. Toute la partie "sound design" est clairement à la hauteur du défi proposé mais le score du film se révèle assez en retrait, pour ne pas dire décevant...
Aucun thème ne reste en tête, cette relative discrétion va dans le sens de la sobriété globale du film qui ne prend certes très, très peu de risques mais qui s'efforce à s'appliquer dans tout ce qu'il entreprend, de la manière la plus sincère possible.

Ce qui transpire finalement de ce film, c'est la volonté absolue de ne pas gâcher une opportunité certes avant tout commerciale de relancer le mythe Star Wars, et de démarrer une nouvelle épopée.
Me concernant, cette mission est parfaitement accomplie, JJ Abrams jongle habilement entre l'héritage et les perspectives futures, en réveillant en nous cette petite flamme qui ne demandait qu'à s'agiter de nouveau...